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Key findings
  • Les Congolais considèrent la violence basée sur le genre (VBG) comme le second problème le plus important lié aux droits des femmes auquel leur gouvernement et leur société doivent s’attaquer.
  • Trois répondants sur 10 (31%) déclarent que la VBG est « assez courante » ou « très courante » dans leur communauté.
  • Près de quatre Congolais sur 10 (38%) déclarent qu’il n’est « jamais » justifié qu’un homme recoure à la force physique pour discipliner sa femme, mais 61% le considèrent « parfois » ou « toujours » justifié.
  • Environ six répondants sur 10 (58%) considèrent la violence conjugale comme une affaire privée à résoudre au sein de la famille.
  • Plus des trois quarts (77%) des citoyens disent qu’il est « assez probable » ou « très probable » que les victimes de VBG soient critiquées, harcelées ou humiliées par d’autres membres de la communauté lorsqu’elles portent plainte. o La probabilité que la police prenne au sérieux les plaintes pour VBG divise l’opinion congolaise (47% probable vs. 52% pas probable).
  • Les Congolais ne s’accordent pas pour apprécier les performances de leur gouvernement dans la promotion de l’égalité entre les genres (53% bonne vs. 47% mauvaise), mais sont majoritaires (61%) à réclamer des efforts supplémentaires de la part des gouvernants à ce sujet.

En matière d’égalité entre les genres en Afrique, les violences sexistes demeurent au cœur  des préoccupations des citoyens. En République du Congo, il est difficile de réfuter l’ampleur  que prend ce problème ces derniers temps (Ministère de la Promotion de la Femme et de  l’Intégration de la Femme au Développement, 2018). Les faits relatés quotidiennement par  les médias et documentés par les organisations de la société civile confirment l’envergure des violences basées sur le genre (VBG). En 2019, jusqu’à 1.123 cas ont été enregistrés dans  le pays. Ce chiffre avait été dépassé en 2020, atteignant 1.153 cas pendant les neufs  premiers mois de l’année (Oko, 2022), en plus de beaucoup de cas qui ne sont jamais  signalés aux autorités compétentes (Banque Mondiale, 2022 ; Palermo, Bleck, & Peterman,  2014). 

Pour freiner l’élan de ce fléau, le Congo s’est doté d’unités de prise en charge des victimes, et des numéros verts ont été mis à disposition de la population pour recueillir les plaintes pour  VBG conformément à sa stratégie nationale de lutte contre les violences faites aux femmes.  Une campagne de vulgarisation de la loi pour la lutte contre les violences faites aux femmes  et aux filles, notamment « la loi Mouébara », a été lancée pour sensibiliser les Congolais sur le  phénomène (Ministère de l’Economie, du Plan, de la Statistique et de l’Intégration  Régionale, 2023 ; Douniama, 2022). 

Cette dépêche rend compte d’un module d’enquête spécial inclus dans le questionnaire  d’Afrobarometer Round 9 (2021/2023) pour explorer les expériences et les perceptions des  Congolais sur les violences basées sur le genre. 

D’après les résultats, les Congolais placent la violence sexiste au second rang des plus  importants défis liés à l’égalité entre les genres auxquels leur gouvernement et leur société  doivent s’attaquer. 

Au même temps, la majorité des répondants justifient qu’un homme utilise la force physique  pour discipliner sa femme et considèrent que la violence conjugale est une affaire privée à  résoudre au sein de la famille plutôt qu’une affaire criminelle. 

En outre, plus des trois quarts des Congolais pensent qu’il est probable que les victimes de  VBG qui osent porter plainte soient critiquées, harcelées ou humiliées par d’autres membres  de la communauté, et moins de la moitié d’entre eux considèrent probable que la police  prenne au sérieux de telles plaintes.  

Ngodi Etanislas Etanislas

Ngodi Etanislas is the Director at the Association Avenir NEPAD Congo