- Moins du quart des répondants estiment que les élus locaux écoutent « souvent » (15%) ou « toujours » (7%) ce que les citoyens ont à leur dire.
- Environ neuf Togolais sur 10 souhaitent que les informations telles que les budgets et dépenses du conseil communal (87%) et les offres et contrats des projets financés par l’État (86%) soient rendues publiques.
- Six Togolais sur 10 (60%) sont d’accord avec la performance des élus locaux, mais moins de la moitié (47%) des citoyens leur font « partiellement » ou « beaucoup » confiance.
- La majorité des Togolais pensent que la décentralisation améliore la vie de tous les jours (54%), mais pas leur participation à la vie politique (56%) et le niveau de démocratie dans le pays (53%).
La décentralisation est toute reconnaissance d’autorités infra-étatiques distinctes de l’État et possédant une personnalité juridique propre bien que secondaire (Chabrot, 2018). Il s’agit d’un transfert de fonctions publiques de niveau central – administrative, politique ou fiscale – aux niveaux plus bas de gouvernance (Felber, Müller & Djiré, 2007 ; Crawford & Hartmann, 2008 ; Nanako, 2018). La forme actuelle la plus courante de la décentralisation territoriale se réfère à l’exercice des compétences locales transmises par le gouvernement central aux autorités territoriales élues (Faure, 2016 ; Samson & Houessou, 2018 ; Gnamatchi, 2020).
A l’instar des autres pays francophones de l’Afrique de l’Ouest, au Togo, la décentralisation territoriale n’est pas un fait nouveau (Amlalo, 2007 ; Awesso, 2012 ; Hétchéli, Yenkey, Atchon, & Breuer, 2017 ; Nanako, 2018). La première constitution togolaise dispose que « la République togolaise, une et indivisible, reconnait l’existence des collectivités territoriales. Ces collectivités sont les circonscriptions et les communes ». Ces mêmes dispositions sont maintenues dans les constitutions de mai 1963, de 1980 et de 1992.
Avec la création de nouvelles communes et la tenue des élections municipales de juin 2019 permettant d’avoir des élus locaux pour la troisième fois depuis plus de 30 ans, la dynamique de participation à la vie politique au niveau local suscite de l’intérêt. Les données du Round 9 des enquêtes d’Afrobarometer au Togo permettent de répondre aux questions ci-après : Comment évolue la collaboration entre les citoyens eux-mêmes au niveau local d’une part et celle entre eux et leurs élus locaux d’autre part ? Quelle est la contribution de la décentralisation au développement local du point de vue des citoyens ?
Il ressort une faible participation communautaire des Togolais. Peu d’entre eux pensent que les élus locaux font souvent de leur mieux pour écouter ce que les citoyens ont à leur dire, et la majorité des Togolais ne les contactent jamais pour une affaire communale.
Sur une note positive, les élus locaux bénéficient plus de la confiance des citoyens qu’il y a cinq ans et sont aussi moins perçus comme étant impliqués dans les affaires de corruption. La performance des élus locaux est approuvée par les citoyens, qui estiment que la décentralisation améliore leur vie de tous les jours dans les domaines tels que la propreté des routes et des marchés et le ramassage des ordures. Mais la majorité des citoyens ne sont pas convaincus que la décentralisation ait amélioré leur participation à la vie politique ou contribué à la consolidation de la démocratie dans le pays.
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