Skip to content
Key findings
  • Près de sept Togolais sur 10 (68%) désapprouvent la performance gouvernementale dans la lutte contre la corruption.
  • La proportion des Togolais à penser que la corruption a augmenté pendant l’année précédente (57%) est en hausse par rapport à la proportion en 2014 (40%).
  • La proportion des Togolais qui pensent que « tous » ou « la plupart » des officiels gouvernementaux, judiciaires, et religieux sont corrompus a augmenté par rapport à 2014. Les juges et magistrats, les policiers, et les membres du gouvernement sont perçus comme les groupes les plus corrompus.
  • Environ le tiers de Togolais ayant eu affaire avec certains services publiques pendant l’année passée affirment avoir payé des pots-de-vin pour obtenir des services d’eau, d’assainissement, ou d’électricité du gouvernement (33%) et pour éviter des difficultés avec la police (31%).
  • Les trois-quarts de Togolais (76%) craignent des représailles s’ils signalent un acte de corruption auprès des autorités. Et en cas de signalement, 62% pensent qu’il n’est « pas très probable », voire « pas du tout probable », que quelqu’un réagisse.

AVAILABLE ONLY IN FRENCH.

Au Togo, la corruption est l’un des facteurs majeurs compromettant la lutte contre la pauvreté, selon la Banque Mondiale (2018). Étant donné les effets néfastes de la corruption sur le développement économique, le gouvernement togolais a mis en place la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLCIA) en avril 2017.

Malgré les initiatives du gouvernement, les résultats sur le terrain semblent mettre du temps à se faire voir. On peut ainsi constater que le Togo a perdu 10 places dans le classement de Transparency International (2018) entre 2014 et 2017, passant de la 107ème à la 117ème place. Ce classement attribue à 180 pays un indice de perception par des experts de la corruption dans le pays.

Les citoyens togolais semblent être d’accord. Selon le plus récent sondage d’opinions d’Afrobaromètre, les Togolais trouvent que la corruption est très présente dans leurs institutions publiques, surtout chez les membres du gouvernement, les policiers, et les juges et magistrats. Au-delà du niveau institutionnel, la corruption se retrouve également dans les pratiques quotidiennes, à travers l’utilisation de pots-de-vin pour accéder aux services publics, entre autres.

Malgré l’impact négatif de la corruption sur l’économie et une perception grandissante de celle-ci au sein des institutions et services publiques au Togo, beaucoup de défis restent à relever dans la lutte contre ce fléau. Parmi ceux-ci, les Togolais mentionnent, la peur des représailles en cas de signalement des actes de corruption et également le doute de faire réagir les autorités compétentes en cas de signalement. Toutefois, malgré ces obstacles, les Togolais ont, en majorité, foi en leur propre pouvoir de lutter contre la corruption.

Bien au-delà des constats faits, la disponibilité de ces données permet de voir qu’il est nécessaire de mettre en place des réponses institutionnelles impliquant plus les Togolais afin qu’ils puissent prendre à bras le corps cette problématique et ainsi faire reculer la corruption aussi bien au niveau institutionnel que dans leur vie de tous les jours.

Armelle Grondin

Armelle Grondin est étudiante à l’Université de Stanford, en Californie aux États-Unis et stagiaire au Centre de Recherche et de Sondage d’Opinions.