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Key findings
  • Plus des deux tiers (69%) des Congolais préfèrent la démocratie à toute autre forme de gouvernement.
  • De fortes majorités rejettent la règle du parti unique (87%), la dictature (86%) et le gouvernement militaire (67%).
  • Huit Congolais sur 10 (81%) soutiennent la nécessité du multipartisme.
  • Cependant, peu de Congolais font confiance aux partis d’opposition (30%) et au parti au pouvoir (23%).
  • La majorité des répondants affirment qu’il est préférable d'avoir des partis politiques d'opposition, même s'ils sont faibles, que de ne pas du tout en avoir (79%). Ils sont aussi majoritaires à penser que l’opposition politique améliore la démocratie en demandant des comptes au parti au pouvoir (66%) et présente une vision alternative et un plan pour le pays (62%).
  • Plus des deux tiers des citoyens congolais estiment que l’arrestation des leaders politiques de l’opposition (68%) et la restriction de l’espace civique (69%) dégradent l’image du Congo.

L’engagement du Congo-Brazzaville sur le chemin de la démocratisation à l’issue de la Conférence Nationale Souveraine de 1991 a sonné son retour au multipartisme après trois décennies de monopartisme dominé par le Parti Congolais du Travail (PCT) (Ngoma, 2014). A la suite de l’ouverture démocratique, l’Union Panafricaine pour la Démocratie Sociale (UPADS), le parti du feu Président Pascal Lissouba, est parvenu à remporter les élections de 1992 et avait dirigé le pays jusqu’au 15 octobre 1997, date de la fin d’une guerre civile ayant permis le retour au pouvoir de Dénis Sassou Nguesso (Manciaux, 2022).

Depuis lors, le Président Nguesso cumule à peu près 40 années de règne en deux séquences séparées par une alternance de cinq ans. Dans un contexte de repositionnement des acteurs dans le champs politique, les partis d’opposition apparaissent comme des organisations structurées et hiérarchisées pour animer le débat démocratique et concurrencer le parti au pouvoir lors des différents scrutins. Force est de constater que ces partis se livrent plutôt à des disputes internes, perdant de vue leur objectif primordial qui est la conquête et l’exercice du pouvoir. La déconfiture des partis de l’opposition semble se confirmer avec les querelles de leadership pour l’accès à des positions de pouvoir qui procurent des avantages financiers et matériels (Mediapart, 2015 ; Caslin, 2022). Cette division a souvent été entretenue par le parti au pouvoir avec ses différentes stratégies d’engloutissement des formations politiques en compétition pour la conquête du pouvoir (Amnesty International, 2020).

Au regard de leurs expériences, comment les Congolais ordinaires perçoivent-ils la présence et l’utilité des partis politiques de l’opposition dans leur pays ?

Les résultats de la récente enquête d’Afrobarometer montrent que les Congolais dans leur grande majorité préfèrent la démocratie à toute autre forme de gouvernement, rejettent les alternatives autocratiques, sont attachés au multipartisme mais font peu confiance aux partis politiques.

Les citoyens congolais affirment quand même qu’il est préférable pour le pays d’avoir des partis politiques d’opposition, même s’ils sont faibles, que de ne pas du tout en avoir. Ils pensent que l’opposition politique est importante pour la démocratie et présente une vision alternative pour le pays.

La majorité des répondants estiment que l’arrestation des leaders politiques de l’opposition et la restriction de l’espace civique écornent l’image du Congo.

Ngodi Etanislas Etanislas

Ngodi Etanislas is the Director at the Association Avenir NEPAD Congo