- Les jeunes de 18-35 ans sont plus nombreux à avoir profité des niveaux d’éducation secondaire et post-secondaire que leurs aînés.
- Cependant, ils sont plus confrontés au chômage : Trois jeunes sénégalais sur 10 (29%) déclarent être sans emploi et à la recherche d’un travail, contre 6%-23% des cohortes plus âgées.
- Pour les jeunes, la gestion de l’économie, le crime et l’insécurité, le chômage, la santé et l’éducation sont les plus importants problèmes que le gouvernement sénégalais devrait résoudre.
- La moitié (50%) des jeunes sénégalais approuvent les performances de leur gouvernement dans l’amélioration des services de santé de base. Moins se disent satisfaits des réponses aux besoins éducatifs (37%), de la réduction de la criminalité (30%), de la gestion de l’économie (27%) et de la création d’emplois (24%).
- Comme leurs aînés, la majorité des jeunes affirment que le pays se dirige dans la mauvaise direction (71%) et que la situation économique du pays est plutôt mauvaise (63%).
- Deux tiers (66%) des jeunes estiment que les conditions économiques ont empiré comparées à il y a 12 mois, et seulement le tiers (34%) sont optimistes pour une amélioration dans les 12 mois à venir.
- Les jeunes citoyens sont moins susceptibles que leurs aînés de voter aux élections, d’avoir la proximité avec un parti politique, d’assister à des réunions communautaires, de se joindre à d'autres pour discuter d’un problème et de contacter des élus. Toutefois, ils sont plus enclins de participer aux manifestations et aux marches de protestation.
Le Sénégal est caractérisé par une forte croissance démographique de 2,5% par an et voit sa population doublée chaque quart de siècle (République du Sénégal, 2021). La moitié de la population a moins de 18 ans en 2022, et les jeunes âgés entre 18 et 35 ans représentent 5,1 millions, soit 28,8% de la population nationale (Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, 2023).
Avec ce dynamisme démographique, chaque année plus de 100.000 jeunes sénégalais arrivent sur le marché de l’emploi. Cependant, la prépondérance du secteur informel et les possibilités limitées d’emploi formel obligent beaucoup de jeunes à s’activer dans des emplois précaires et vulnérables (République du Sénégal, 2018). En 2021, 65% des emplois au Sénégal étaient vulnérables (Banque Mondiale, 2023). D’autre part, les jeunes sont plus confrontés au problème du chômage, qui est un phénomène surtout urbain, à visage jeune et éduqué, et dont les conséquences se traduisent parfois par la délinquance et l’insécurité (République du Sénégal, 2021 ; Diallo & Diallo, 2021a, b).
Pour faire face à la problématique du chômage, le gouvernement du Sénégal a initié plusieurs programmes à travers la création d’agences spécialisées dans la promotion de l’emploi des jeunes, la formation technique et professionnelle, la promotion de l’esprit entrepreneurial et le financement de projets de jeunes (Gueye, 2021). Plus récemment, l’Etat a introduit le Programme d’Urgence pour l’Insertion Socio-économique et l’Emploi des Jeunes d’un coût d’environ 721 millions de dollars américains pour la période 2021-2023.
La récente enquête d’Afrobarometer au Sénégal fournit un aperçu sur la situation et les perceptions des jeunes sur une panoplie de sujets relatifs à l’éducation, la gouvernance et la participation politique et civique.
Les résultats montrent que les jeunes sont plus instruits que leurs aînés, mais aussi plus susceptibles d’être au chômage. L’économie, l’insécurité, le chômage, la santé et l’éducation sont les principales préoccupations des jeunes sénégalais, qui trouvent insuffisants les efforts de leur gouvernement dans ces secteurs prioritaires sauf dans le domaine de la santé, où la moitié d’entre eux se disent satisfaits.
La majorité des jeunes pensent que le Sénégal se dirige dans la mauvaise direction et déplorent sa situation économique. Moins sont ceux qui sont optimistes pour un avenir proche meilleur.
Malgré leur insatisfaction, les jeunes citoyens sont moins susceptibles que leurs aînés de s’engager dans les processus politiques et civiques exceptées les marches de protestation.