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Key findings
  • La majorité des Togolais sont plus ou autant attachés à leur identité nationale qu’à leur identité ethnique. Seulement 15% mettent plus l’accent sur leur ethnie.
  • De fortes majorités de Togolais disent qu’ils ressentent des liens forts avec leurs concitoyens (90%) et que les autres citoyens les considèrent comme Togolais tout comme eux (93%).
  • Cependant, plus de la moitié (52%) des répondants affirment que les membres des groupes ethniques auxquels ils appartiennent sont injustement traités par le gouvernement à cause de leur ethnie « quelques fois », « souvent » ou « toujours », tandis que 46% des citoyens disent que la discrimination sur la base ethnique ne se produit « jamais ».
  • Plus de neuf Togolais sur 10 (93%) aimeraient ou seraient indifférents au mariage interethnique.
  • La majorité des Togolais font « partiellement » ou « beaucoup » confiance aux personnes d’autres groupes ethniques (65%) ainsi qu’à leurs concitoyens (69%) et aux personnes d’autres religions (65%).
  • Pareillement, la majorité des citoyens aimeraient avoir pour voisins les personnes d’autres groupes ethniques (83%) ou d’autres religions (81%), les immigrants (77%) et les supporteurs d’autres partis politiques (64%), mais sont intolérants envers les personnes homosexuelles (87%).

De la naissance à l’âge adulte, l’être humain acquiert de multiples identités – identités  linguistique, familiale, culturelle, ethnique, nationale, sexuelle, religieuse, idéologique et bien  d’autres types. Ces identités se construisent et se déconstruisent en fonction du temps et des  circonstances. Et il n’existe pas de pays qui soient homogènes du point de vue de ces  identités.  

L’ethnie, en tant qu’identité, fait référence à un groupe qui partage une même langue, une  même culture, une même histoire et dont les membres s’identifient à ce groupe comme tel. Elle demeure une composante importante de l’identité en Afrique. Ainsi, trouver des moyens  pacifiques pour faire coexister les différences ethniques s’impose comme une nécessité pour  les sociétés multi-ethniques. 

Le Togo compte une quarantaine de groupes ethniques qui cohabitent (Présidence de la  République Togolaise, 2021). Cependant, le constat selon lequel la manipulation de l’identité  ethnique alimente les crises sociopolitiques, crée des tensions entre les communautés, et met  à mal le vivre-ensemble ainsi que le développement du pays est largement partagé  (Commission Vérité, Justice et Réconciliation, 2012 ; Anaté, Assima-Kpatcha, & Tsigbé, 2019 ;  Kpaye & Labou, 2022 ; Doubidji, 2022). La discrimination ethnique aurait atteint tous les  domaines de la vie quotidienne des Togolais. Mais elle se manifeste avec violence  particulièrement durant les périodes électorales (Batchana, 2013). S’exprimant sur cette  situation, le président Faure Gnassingbé avait appelé ses compatriotes à faire des efforts pour  abandonner les réflexes identitaires ethniques en vue d’une cohésion sociale et d’une  réconciliation nationale réussies (République Togolaise, 2014).  

Il convient donc de s’interroger sur le sentiment qui s’exprime le mieux chez les Togolais entre se sentir togolais et s’identifier à son ethnie. Qu’en est-il du mariage, du voisinage et de la  confiance interpersonnelle au Togo ? 

Selon les résultats de la plus récente enquête d’Afrobarometer, les Togolais s’identifient plus à  leur nationalité qu’à leurs ethnies et ressentent de forts liens avec les autres concitoyens. 

Cependant, plus de la moitié d’entre eux affirment que les membres des groupes ethniques  auxquels ils appartiennent sont injustement traités par le gouvernement à cause de leur ethnie « quelques fois », « souvent » ou « toujours », bien que beaucoup disent que ce genre de  discrimination ne se produit jamais. 

La confiance interpersonnelle est largement répandue parmi les Togolais, qui aimeraient ou  seraient indifférents au mariage interethnique. 

La majorité des répondants apprécieraient l’idée d’avoir comme voisins des personnes  d’ethnie ou de religion différente, des immigrés ou travailleurs étrangers ou des supporteurs  d’un autre parti politique. En revanche, ils s’opposent à l’idée d’avoir des homosexuels dans  leur voisinage.

Koffi Amessou Adaba

Koffi Amessou Adaba is a researcher at the Center for Research and Opinion Polls (CROP), national partner of Afrobarometer in Togo.