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Key findings
  • ▪ La majorité des Gabonais (71%) préfèrent la démocratie à toute autre forme de gouvernement.
  • Plus des deux tiers (68%) des Gabonais soutiennent les élections comme meilleur mécanisme de choix des dirigeants. o Mais cette tendance a chuté de 8 points de pourcentage depuis 2015.
  • ▪ Près de sept Gabonais sur 10 (68%) estiment que dans une démocratie il est préférable que le pouvoir change parfois de mains d’un parti politique à un autre lors des élections.
  • ▪ La majorité (72%) des répondants pensent que les dernières élections législatives de 2018 étaient « ni libres ni transparentes » ou « libres et transparentes avec des problèmes majeurs
  • ▪ Près de neuf Gabonais sur 10 (86%) estiment que les élections ne garantissent pas que les électeurs puissent révoquer les dirigeants qui ne comblent pas leurs attentes.
  • ▪ Seul un Gabonais sur six (16%) affirment faire « quelque peu » ou « beaucoup » confiance au CGE, tandis que l’écrasante majorité (84%) expriment « juste un peu » ou « pas du tout » confiance à cette dernière. o La confiance au CGE a baissé de 9 points de pourcentage depuis 2015. o Le Gabon est le premier pays sur 33 en Afrique où les populations font la moins confiance à la commission en charge de la gestion des élections.

Aujourd’hui, comme requis par la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la  Gouvernance de l’Union Africaine, les pays membres se sentent dans l’obligation de se  conformer tout au moins symboliquement à un ensemble de normes de démocratie  électorale (Bratton & Bhoojedhur, 2019). En Afrique, les élections constituent souvent des  évènements décisifs. Réussie, une élection peut sceller l’union d’une nation, comme en Namibie en 2015, alors qu’une élection douteuse peut être une source de conflit et de  division comme c’était le cas de la Côte d’Ivoire en 2010 et du Kenya en 2008 (Penar, Aiko,  Bentley, & Han, 2016). 

Au Gabon, pays qui organise régulièrement des scrutins multipartites et qui s’apprête à voter  prochainement (Panara, 2023), les élections entrainent souvent des épisodes de violences.  Ce fut le cas des deux dernières élections présidentielles, où la contestation des résultats par  l’opposition dénonçant des fraudes ont engendré des troubles sociopolitiques (Tresca, 2016). 

Si le Gabon semble avoir tourné la page sombre de l’élection de 2016 avec le pari réussi  d’une élection législative pacifique en 2018, les violences post-électorales restent à craindre lors du prochain scrutin général dont le processus est déjà décrié par une partie de  l’opposition (Topona, 2023). Cette dernière estime que certains éléments de la nouvelle loi  électorale ne garantissent pas la transparence du vote, soulignant la suppression de  l’authentification des bulletins et des enveloppes accolées qui assuraient le secret du vote  de l’électeur, ainsi que le changement du quota de représentants des candidats dans les  bureaux de vote (Sedji, 2023). Pour assurer la transparence et préserver la paix à l’issue des  élections, les autorités s’efforcent depuis quelques temps à promouvoir le dialogue et ont  œuvré pour une révision constitutionnelle qui a changé le mode de scrutin de deux à un tour  et réduit la durée des mandats présidentiels de sept à cinq ans (Panara, 2023). C’est toujours  dans cette optique que le Centre Gabonais des Elections (CGE) remplaça la Commission  Electorale Nationale Autonome et Permanente (CENAP) conformément aux  recommandations du dialogue national d’Agondje (L’Union, 2018). 

Au regard de leurs expériences, comment les Gabonais ordinaires perçoivent-ils les élections dans leur pays ? 

Les données des enquêtes Afrobarometer révèlent que les Gabonais privilégient la  démocratie aux dépends des autres formes de gouvernance et soutiennent le choix des  dirigeants par la voie des urnes, mais disent que cette méthode ne leur garantit pas de pouvoir révoquer les dirigeants qui ne comblent pas leurs attentes.  

Ils préfèrent que le pouvoir change parfois de main d’un parti politique à un autre lors des  élections. 

Peu parmi eux font confiance au Centre Gabonais des Elections (CGE), tandis qu’ils sont largement majoritaires à considérer que les dernières élections législatives de 2018 étaient  loin d’être libres et transparentes. 

Lionel Osse Essima

Lionel is the assistant project manager for Anglophone West Africa and North Africa.