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Key findings
  • Plus de quatre Maliens sur 10 (43%) déclarent avoir manqué d'eau potable au moins une fois au cours de l'année précédant l'enquête, dont 22% qui ont connu ce manque « plusieurs fois » ou « toujours ».
  • Trois quarts (75%) des Maliens vivent à distance de marche d’un forage ou puits foré, et près de la moitié (47%) habitent dans des zones équipées de systèmes d'adduction d'eau.
  • Seulement 15% des Maliens s’approvisionnent en eau aux robinets dans leur maison et 9% aux robinets dans la cour. La majorité recourent aux robinets ou fontaines publiques (22%), aux puits tubulaires ou forage (19%), aux puits protégés (20%) ou aux puits non protégés (12%).
  • Un sur neuf des répondants (11%) vivent dans des zones dotées d’un système d’évacuation des eaux usées.
  • La grande majorité (80%) disposent de toilettes à l’intérieur de leur concession, tandis qu’une minorité d’entre eux utilisent des toilettes ou des latrines à l’intérieur de leur maison (11%) ou à l'extérieur de leur concession (7%).
  • L’accès à l’eau se classe sixième au rang des problèmes les plus importants que le gouvernement devrait régler selon les Maliens.
  • La majorité (59%) des citoyens approuvent la performance du gouvernement dans la fourniture des services d'eau et d'assainissement.

Un des droits humains fondamentaux, l’accès universel à l’eau et à l’assainissement est le sixième Objectif de Développement Durable (ODD6) des Nations Unies (2023) et constitue un défi pour la plupart des pays africains. Touché par une crise sécuritaire depuis 2012, le Mali a vu son réseau hydraulique affaibli par la dégradation de ses infrastructures. Le service d’alimentation en eau a subi de fortes pressions à cause des déplacements internes liés à l’insécurité (Organisation Météorologique Mondiale, 2022 ; Solidarités International, 2021).

En vue de réaliser l’ODD6, le Mali s’est fixé des sous-objectifs à travers la prise de certaines initiatives et engagements. Ainsi, le pays compte améliorer le taux d’accès à l’eau potable surtout en milieu rural à l’horizon 2024, perfectionner la gouvernance financière et juridique du secteur de l’eau et de l’assainissement d’ici 2024, et réduire la défécation à l’air libre de 4% en 2026. Aussi, le Mali est parvenu à allouer 5% du budget national à l’eau, l’hygiène et l’assainissement dans le cadre du partenariat Assainissement et Eau pour Tous (Sanitation and Water for All, ou SWA) (Konaté, 2022 ; Doumbia, 2022).

A quelques années des échéances des ODD, que pensent les Maliens des progrès vis-à-vis de l’accès à l’eau et à l’assainissement dans leur pays ?

La majorité des citoyens vivent dans des zones dépourvues de systèmes d’adduction d’eau et d’évacuation des eaux usées, surtout en milieu rural, et beaucoup d’entre eux disent avoir manqué d’eau au cours des 12 derniers mois ayant précédé l’enquête.

Cependant, même si la fourniture de services d’eau et d’assainissement constitue l’un des problèmes les plus importants auxquels le pays fait face selon les citoyens, la majorité d’entre eux se prononcent satisfaits des performances du gouvernement dans le secteur.

Aminata Ali Traoré

Aminata Ali Traoré is a collaborator of the Research Group in Applied and Theoretical Economics (GREAT), national partner of Afrobarometer in Mali.