- La majorité (60%) des Nigériens affirment que les femmes devraient être aussi éligibles à des postes politiques que les hommes.
- Si les trois quarts (76%) des citoyens pensent qu’il est probable qu’une femme qui se présente aux élections gagne en réputation, plus de la moitié disent qu’elle pourrait également subir des critiques ou du harcèlement (56%) et avoir des problèmes avec sa famille (52%).
- Les Nigériens n’adhèrent pas aux principes d’égalité en ce qui concerne l’accès à l’emploi (62%) et à la terre (56%).
- Près de six répondants sur 10 affirment que les femmes jouissent effectivement de l’égalité d’accès à l’emploi (57%), mais seulement 38% ont le même point de vue concernant l’accès au foncier (55%).
L’égalité des genres ou des sexes est reconnue par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et constitue le cinquième Objectif de Développement Durable (ODD) des Nations Unies. La notion fait référence à l’égal accès aux droits, ressources et opportunités et est essentielle pour construire une société épanouie car l’autonomisation de la femme stimule la productivité et la croissance économique (Lizarzaburu, 2014 ; Eidinger, 2020).
Au Niger, la Constitution consacre le principe d’égalité et banni toute sorte de discrimination basée sur le sexe. Malgré l’existence de cette disposition, les lois coutumières moins favorables à l’égalité sont plus appliquées et entretiennent les disparités entre les genres. Seulement 4,6% des ménages dirigés par une femme possèdent un champ contre 79,8 % des ménages dirigés par les hommes (Meyers, 2019). Les femmes (22,1%) sont moins alphabétisées que les hommes (38,64%) et ont besoin de l’aval d’un homme pour prendre des décisions importants pendant que l’inverse est rare (Samuel Hall, 2021 ; Institut National de la Statistique, 2012).
La présente dépêche rend compte d’un module d’enquête spécial inclus dans le questionnaire d’Afrobarometer Round 9 (2021/2023) pour explorer les expériences et les perceptions des Africains sur l’égalité des sexes dans le contrôle des actifs, l’embauche, la propriété foncière et le leadership politique.
Il ressort que les Nigériens adhèrent aux principes d’égalité en ce qui concerne l’éligibilité en politique, mais ne sont pas d’accord pour un accès égal à l’emploi et au foncier. S’ils pensent que les femmes qui se présentent aux élections gagneraient en réputation, beaucoup sont-ils à dire qu’il est probable que ces dernières soient critiquées ou harcelées par leur communauté ou aient des ennuis avec leur famille.
Des gaps remarquables entre les sexes existent en ce qui concerne l’accès à l’éducation, la possession de certains actifs et l’autonomie dans la gestion des revenus.
L’inégalité d’accès à l’éducation et de traitement en milieu professionnel, le manque de femmes à des postes d’influence et les violences sexistes sont les plus grands défis liés au genre selon les citoyens, qui approuvent les efforts de leur gouvernement dans la promotion de l’égalité des chances en faveur des femmes mais demandent encore davantage.
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