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Key findings
  • Plus de la moitié (52%) des Nigériens estiment qu’il est justifié qu’un homme use de la force physique pour discipliner sa femme.
  • Une forte majorité (89%) des citoyens pensent que la violence domestique est une affaire privée à résoudre en famille et non une affaire pénale.
  • Un tiers (35%) des citoyens affirment qu'il est courant pour les hommes d’utiliser la violence contre les femmes et les filles dans leur communauté.
  • Six Nigériens sur 10 (60%) pensent qu’il est probable que les victimes qui portent plainte soient critiquées ou harcelées par les membres de leur communauté.
  • Les violences sexistes constituent l’un des quatre principaux défis liés à l’égalité des genres et aux droits des femmes à relever par le gouvernement et la société, selon les Nigériens.
  • La majorité des Nigériens approuvent les efforts de leur gouvernement pour promouvoir les droits des femmes (59%) mais exigent encore plus dans ce secteur (70%).

Selon l’opinion publique en Afrique, les violences basées sur le genre (VBG) sont aujourd’hui le plus grand des défis liés à l’égalité entre les genres que les gouvernements et la société doivent relever (M’Cormack-Hale, Patel, & Diouf, 2023).

Au Niger, les formes les plus courantes de VBG sont les violences psychologiques, les dénis de ressources et les violences physiques (UNICEF, 2021). Près de quatre femmes sur 10 sont victimes de violence pendant leur vie (Initiative Spotlight, 2021). Trois quarts des filles ont été contraintes au mariage avant l’âge de 18 ans, et trois sur 10 avant l’âge de 15 ans (Philipose, Toure, & Verhulst, 2018). Cependant, rares sont les cas de violences sexistes qui sont dénoncés aux autorités, et les appels pour aider les filles en proie au mariage forcé à cause des pesanteurs socioculturelles et le manque de confiance à la justice (Gender-Based Violence Area of Responsibility, 2023).

Parallèlement à l’adoption d’une Stratégie Nationale de Prévention et de Réponse aux Violences Basées sur le Genre, le Niger mène des actions en collaboration avec ses différents partenaires de développement. « L’argumentaire Islamique pour la Promotion des Droits de la Femme et de l’Enfant au Niger » a été produit pour renforcer les capacités des leaders religieux afin d’améliorer leurs interprétations des textes religieux concernant les VBG et lutter contre les stéréotypes qui sont propagés contre les femmes sur des bases religieuses (Oumarou & Ahmed, 2011). Un système para-juridique de proximité de même que des spécialistes de prise en charge de cas de VBG ont été déployés dans les communautés pour écouter et assister les victimes de VBG (Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, 2017 ; Fonds des Nations Unies pour la Population, 2020).

Cette dépêche rend compte d’un module d’enquête spécial inclus dans le questionnaire d’Afrobarometer Round 9 (2021/2023) pour explorer les expériences et les perceptions des Nigériens sur les violences basées sur le genre.

D’après les résultats, la majorité des Nigériens pensent qu’il est justifié qu’un homme utilise la force physique pour discipliner sa femme et estiment que la violence conjugale est une affaire privée à régler en famille. Si pour plus de la moitié d’entre eux l’usage de la violence par les hommes contre les femmes et les filles n’est pas courant dans leur communauté, plus d’un tiers des Nigériens disent que cette pratique est courante.

Par ailleurs, les citoyens nigériens estiment probable qu’une victime de VBG qui porte plainte soit critiquée, harcelée ou humiliée par les membres de sa communauté, même s’ils sont convaincus que la police prendra au sérieux cette plainte.

Enfin, les violences sexistes constituent l’une des quatre principales questions liées à l’égalité des genres et aux droits des femmes à relever par le gouvernement et la société selon les Nigériens, qui sont majoritairement satisfaits des efforts de leur gouvernement dans la promotion des droits des femmes mais demandent encore davantage sur ce plan.

Siddo Moumouni

Project member at LASDEL

Hassana Diallo

Hassana is the communications coordinator for Francophone countries

Komi Amewunou

Komi Amewunou is the assistant editor at Afrobarometer.