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Key findings
  • La grande majorité (75%) des Sénégalais affirment que la corruption a augmenté dans le pays au cours des 12 derniers mois
  • La hausse de la corruption est plus perçue chez les policiers et gendarmes : Presque la moitié (47%) des citoyens estiment que « la plupart d’entre eux » ou « tous » sont corrompus – une augmentation de 18 points de pourcentage depuis 2017.
  • Parmi ceux qui ont eu affaire à la police au cours de l’année écoulée, quatre personnes sur 10 (40%) déclarent avoir dû verser des pots-de-vin pour éviter des problèmes – une hausse de 35 points de pourcentage par rapport à 201
  • Plus de trois quarts (77%) des Sénégalais jugent « plutôt mal » ou « très mal » les performances du gouvernement en matière de lutte contre la corruption au sein de l’administration publique
  • Malgré la conscience de l’ampleur du problème de la corruption, la grande majorité (77%) des Sénégalais affirment que les citoyens risquent des représailles ou autres conséquences négatives s’ils dénoncent des actes de corruption

La corruption constitue l’un des plus gros freins au développement du continent africain. Elle cause, à elle seule, une perte annuelle estimée à 148 milliards de dollars, soit 25% du produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique (Financial Africa, 2019). Pour lutter contre ce phénomène, le gouvernement du Sénégal a créé, depuis 2012, l’Office National de Lutte Contre la Fraude et la Corruption (OFNAC), une autorité administrative indépendante dotée de l’autonomie financière.

Cette institution, bien connue des Sénégalais, est le symbole de l’engagement de l’Etat dans la lutte contre la corruption que la majorité des Sénégalais (59%) apprécient positivement, même s’ils ne sont pas satisfaits des résultats obtenus, selon une étude de l’OFNAC (2017).

Cependant, comme la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest, le Sénégal reste depuis 2016 dans la zone rouge en matière de lutte contre la corruption. Classé 67ème sur 180 pays au niveau mondial en 2020 (Transparency International, 2020), le pays connait une stagnation après une période de progression entre 2012 et 2015 (Dakaractu, 2021).

Le plus récent sondage d’opinions d’Afrobarometer au Sénégal révèle que la majorité des citoyens jugent le niveau de corruption en hausse, surtout chez les policiers et gendarmes mais aussi chez les députés, les conseillers municipaux ou départementaux, les juges et magistrats, les officiels de la présidence et les fonctionnaires. Des pratiques quotidiennes de corruption ont été signalées par les usagers des services publics à travers le versement de pots-de-vin.

Par ailleurs, les Sénégalais jugent plutôt négatives les performances du gouvernement en matière de lutte contre la corruption au sein de l’administration publique. Bien qu’ils soient conscients des effets néfastes de la corruption sur l’économie, les citoyens redoutent des représailles en cas de dénonciation des actes de corruption.

Ces résultats suggèrent la mise en place par les autorités de réponses institutionnelles impliquant davantage les Sénégalais dans la lutte contre ce fléau qui gangrène la société.

Mamadou Abdoulaye Diallo

Mamadou Abdoulaye Diallo is a statistician, economist and research assistant.

Soukeyna Diallo

Soukeyna Diallo est doctorante à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar <br /> et coordonnatrice des enquêtes de terrain au CRES.