- Seulement une légère majorité (52%) des Burkinabè sont d’avis que les autorités ont toujours le droit d’imposer des impôts et taxes aux citoyens. Chez les plus démunis, plus de la moitié (51%) sont défavorables à ce droit.
- Malgré leur réticence d’accorder au gouvernement le droit d’imposer des impôts et taxes, une forte majorité (71%) estiment que celui-ci utilise les recettes fiscales qu’il collecte pour le bien-être des populations.
- Près de la moitié (46%) des citoyens pensent que le taux d’impôts des gens ordinaires est trop élevé. Et trois quarts (74%) estiment que les riches devraient payer des taux d’impôts plus élevés que les gens ordinaires afin de soutenir des programmes d’aide aux pauvres.
- Mais sept répondants sur 10 (70%) disent que le gouvernement devrait s'assurer que les petits commerçants et les autres personnes opérant dans le secteur informel paient des taxes sur leurs affaires.
- Plus de la moitié (53%) des Burkinabè estiment que les gens évitent « souvent » ou « toujours » de payer des impôts.
Confronté à des difficultés économiques dues à une dette extérieure trop pesante et à l’impact des récents chocs sécuritaires, le Burkina Faso se doit d’améliorer la mobilisation de ses recettes fiscales. Celles-ci sont en effet clairement inférieures à celles des autres pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) (Fonds Monétaire International, 2019). Ainsi, comme dans d’autres pays, ces ressources collectées permettraient de financer le train de vie de l’Etat ainsi que le développement socio-économique.
L’Etat burkinabè a consenti d’importants efforts, notamment pour le développement de certaines innovations telles qu’une version de la plateforme de téléprocédures e-Sintax. Celle-ci, élargie à tous les contribuables depuis février 2020, permet la télédéclaration et le télépaiement (LeFaso.net, 2020). Cependant, des questions liées à l’équité, à la transparence, et à la redevabilité du système du fisc restent posées et semblent alimenter une montée de « l’incivisme fiscal » dans le pays (CIFOEB, 2019; LeFaso.net, 2013).
Lors de l’enquête récente d’Afrobarometer, seulement une faible majorité des Burkinabè soutiennent le droit du gouvernement d’imposer le paiement des impôts et taxes. Cette proportion est encore plus faible chez les citoyens les moins nantis.
Les citoyens expriment un déficit d’informations aussi bien concernant le paiement des impôts et taxes que l’utilisation des recettes fiscales par le gouvernement. En effet, les Burkinabè sont favorables aux impôts et taxes si cela implique une amélioration des prestations de services de la part du gouvernement ou si les ressources sont bien utilisées pour l’auto-financement du développement du pays.
Ils estiment aussi qu’il doit y avoir de l’équité dans le paiement des impôts et taxes. Aussi bien les riches que les démunis sont d’avis qu’il faut imposer des taux plus élevés aux plus aisés afin de financer les programmes d’aide aux personnes défavorisées.
A la lumière de ces résultats, il se dégage que la légitimité d’imposer les impôts et taxes dépendra des réponses que le gouvernement apportera à ces perceptions citoyennes.
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