Skip to content
Key findings
  • Trois quarts (76%) des Guinéens considèrent la violence conjugale comme une affaire privée à résoudre en famille et non une affaire pénale.
  • Deux tiers (67%) des Guinéens pensent qu’il est justifié qu’un homme batte sa femme.
  • Trois sur 10 (30%) des citoyens guinéens disent qu'il est courant pour les hommes d’utiliser la violence contre les femmes et les filles dans leur communauté. ▪ Trois quarts (76%) des répondants pensent qu’il est probable que la police prenne au sérieux les plaintes des VBG. o Mais six sur 10 (60%) des sondés estiment probable que les victimes de VBG qui portent plainte soient critiquées, harcelées ou humiliées par les membres de leur communauté.
  • Plus de la moitié (53%) des Guinéens désapprouvent les performances de leur gouvernement dans la promotion des droits des femmes, et une plus large majorité (72%) demandent davantage d’efforts du gouvernement sur ce plan.

En Guinée, les violences faites aux femmes et aux filles sont l’une des entraves à la promotion  de l’égalité des genres les plus courantes (Bah, 2022). La majorité des violences basées sur le  genre (VBG) dans le pays se résument entre le viol, le mariage précoce, le mariage forcé, les mutilations génitales féminines et le harcèlement. D’après les résultats de l’Enquête  Démographique et de Santé réalisée en 2018, plus de 654.000 filles guinéennes sont mariées  chaque année de manière précoce, et plus de neuf sur 10 (95%) des femmes de 15-49 ans et quatre sur 10 (39%) des filles de 0-14 ans ont subi l’excision (République de Guinée, 2018).  En plus, 63% des femmes de 15-64 ans ont été victimes d’une forme de violence conjugale  (République de Guinée, 2017). Mais en 2023, l’Office de Protection du Genre, de l’Enfance,  et des Mœurs n’a enregistré que 205 cas de viols et 14 cas d’harcèlement (Sow, 2023), ce  qui suggère que de nombreux cas de VBG ne sont jamais signalés. 

En dehors des sévices corporels et psychologiques engendrés par ces actes, les victimes sont  aussi parfois confrontées à la stigmatisation sociale, au manque d’accès aux soins médicaux  appropriés et surtout à la justice (Amnesty International, 2022).  

Pour endiguer ce fléau, la Guinée s’est engagée à dynamiser la protection des droits des  femmes en adoptant des politiques et des stratégies visant à réduire considérablement  toutes les formes de violences que subissent les femmes (Nations Unies, 2022). Aussi, dans le  but de faciliter la prise en charge juridique, médicale et psychosociale des victimes, un  projet de création de « guichet unique VBG » a été initié (Balde, 2022). 

Cette dépêche rend compte d’un module d’enquête spécial inclus dans le questionnaire  d’Afrobarometer Round 9 (2021/2023) pour explorer les expériences et les perceptions des  Guinéens sur les violences basées sur le genre. 

D’après les résultats, la majorité des Guinéens pensent que la violence conjugale est une  affaire privée à régler en famille, et qu’il est justifié qu’un homme batte sa femme. Même si  la plus grande partie des répondants disent que l’usage de violence contre les femmes et les  filles n’est pas une pratique fréquente dans leur communauté, beaucoup la perçoivent  couramment.  

Les Guinéens estiment que la police traitera les plaintes des VBG avec du sérieux, mais ils  trouvent également probable qu’une femme victime de VBG qui porte plainte soit critiquée,  harcelée ou humiliée par les membres de sa communauté. 

La majorité des citoyens se disent non satisfaits des performances de leur gouvernement dans la promotion des droits des femmes et réclament des efforts supplémentaires pour  relever ces défis. 

Mariama Bailo Diallo

Mariama Bailo Diallo est chercheure à Stat View International, partenaire national d’Afrobarometer en Guinée.

Hassana Diallo

Hassana is the communications coordinator for Francophone countries

Komi Amewunou

Komi Amewunou is the assistant editor at Afrobarometer.