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Key findings
  • La majorité (55%) des Mauritaniens disent avoir eu recours aux soins de santé dans un hôpital public au cours des 12 derniers mois. Le tiers déclarent avoir demandé un document d’identité (34%) ou un service dans une école publique (33%), et 13% avoir sollicité l’assistance de la police.
  • Parmi les Mauritaniens qui ont demandé certains services publics au cours des 12 derniers mois : o Des majorités disent qu’il était facile d’avoir les services éducatifs (80%) et l’assistance de la police (65%), mais qu’il n’était pas aisé d’obtenir un document d’identité (55%), pendant que la facilité d’accès aux soins médicaux divise (51% facile vs. 49% difficile). o Environ trois sur 10 disent avoir versé un pot-de-vin pour obtenir des soins médicaux (31%), l’assistance de la police (28%) ou des services éducatifs (27%), et plus de quatre sur 10 (43%) l’ont fait pour obtenir un document d’identité.
  • Seulement la moitié (51%) des répondants déclarent que leur ménage est raccordé au réseau public d’électricité. Parmi ceux-ci, 55% disent que l’électricité est disponible « tout le temps » ou « la plupart du temps ».
  • Aux yeux des citoyens, l’éducation, la santé et la pauvreté sont les trois plus importants problèmes auxquels le gouvernement devrait s’attaquer.
  • La majorité des Mauritaniens se disent insatisfaits de la performance du gouvernement dans la fourniture de plusieurs services publics.

Destinés à satisfaire l’intérêt des populations, les services publics bien administrés sont un levier  de développement car ils permettent d’améliorer les conditions de vie des citoyens. Leurs  qualités reposent sur l’égalité d’accès et de traitement de tous les usagers, la continuité et la  disponibilité sur l’ensemble du territoire, ainsi que leurs adaptations aux besoins des citoyens  (Bauby, 2003). 

Soucieuse d’améliorer ses services publics, la Mauritanie s’est donnée des priorités stratégiques  telles que présentées dans la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement (2023)  faisant du développement du capital humain et de l’accès aux services sociaux de base un  axe principal. 

En regardant de près, les études et diagnostics réalisés au sujet de l’éducation et de la santé  en Mauritanie relèvent beaucoup de lacunes relatives à la qualité de la formation et à  l’adaptation de la formation au marché de l’emploi. Sur le plan sanitaire, la gouvernance et  l’amélioration de la santé maternelle et néo-natale restent un enjeu primordial (République  Islamique de Mauritanie, 2021).  

A cela s‘ajoutent l’accès insuffisant et inéquitable à l’électricité, le déficit en infrastructures  routières ainsi que la numérisation des services publics, tous des défis que le gouvernement  essaye de surmonter (Bourdillon, 2022 ; Quenum, 2022). 

Dans ce contexte, quelles sont les perceptions des Mauritaniens ordinaires sur les services  publics dans leur pays ? 

La majorité des citoyens qui ont eu recours au service de la police ou à un service éducatif  dans une école publique au cours des 12 derniers mois disent qu’il était facile d’avoir ce dont  ils avaient besoin, contrairement à ceux qui ont tenté d’obtenir un document officiel  d’identité. 

Beaucoup de répondants qui ont fait l’expérience de ces services publics disent avoir dû  verser des pots-de-vin. 

Quant à l’accès à l’électricité, seulement la moitié des Mauritaniens affirment qu’ils sont  raccordés au réseau de la Société Mauritanienne d’Electricité (SOMELEC) ; plus de la moitié  d’entre ceux-ci disent que l’électricité est régulièrement disponible. 

L’éducation et la santé se joignent à la pauvreté comme les plus importants problèmes  auxquels le gouvernement devrait s’attaquer, selon les citoyens, qui ne sont pas satisfaits des  performances de ce dernier dans la fourniture de plusieurs services publics. 

Mohamed Hamady

Mohamed Lemine Hamady est un consultant indépendant et researcher l’Université de Nouakchott