Skip to content
Key findings
  • L’identité nationale est fortement ancrée parmi les Burkinabè : Seulement 11% mettent davantage l’accent sur leur groupe ethnique que sur leur identité burkinabè.
  • Environ trois quarts (74%) des Burkinabè affirment que les membres des groupes ethniques auxquels ils appartiennent ne sont jamais injustement traités par le gouvernement à cause de leur ethnie. Toutefois, près du quart (23%) disent que la discrimination sur la base ethnique se produit « quelques fois », « souvent » ou « toujours ».
  • De fortes majorités de Burkinabè disent qu’ils ressentent de forts liens avec les autres concitoyens (85%) et que les autres citoyens les considèrent comme Burkinabè tout comme eux (90%).
  • La majorité des Burkinabè font « partiellement » ou « beaucoup » confiance aux personnes d’autres groupes ethniques (71%) ainsi qu’à la plupart d’autres catégories de personnes.
  • L’écrasante majorité (95%) des Burkinabè aimeraient ou seraient indifférents à l’union avec une personne d’une autre ethnie.
  • De même, la majorité des citoyens aimeraient avoir pour voisins les gens d’autres ethnies (82%) ou d’autres religions (81%), les immigrants (76%) et les supporteurs d’autres partis politiques (73%), mais pas les homosexuels (88%).

Avec plus d’une soixantaine de groupes ethniques, le Burkina Faso est considéré comme un  modèle de vivre-ensemble où le brassage culturel et ethnique ne souffrait d’aucune  menace majeure. Mais depuis quelques années, cette cohésion sociale qui régnait semble  laisser place à un climat de méfiance, faisant de la question des identités, en particulier celle  de l’appartenance ethnique, l’une des plus sensibles, au point où le rapport sur les résultats  définitifs du Recensement Général de la Population et de l’Habitat 2019 ne comporte  aucune donnée sur la répartition ethnique de la population burkinabè (Institut National de la  Statistique et de la Démographie, 2022). En ces temps de crise sécuritaire que traverse le  pays actuellement, le problème a été exacerbé. En toile de fond, des conflits  communautaires et représailles entre groupes ethniques qui occasionnent parfois de nombreuses victimes (Macé, 2019 ; Gänsler & Quenum, 2020). 

Ces faits suscitent de nombreux débats en lien avec la stigmatisation dont sont victimes certains groupes ethniques et religieux, et l’impact de cette dernière sur l’harmonie sociale. 

Selon les résultats de l’enquête Afrobarometer 2022 au Burkina Faso, les Burkinabè sont  fortement attachés à leur identité nationale plutôt qu’à leur appartenance ethnique et  ressentent de forts liens avec les autres concitoyens.  

La majorité d’entre eux disent que les membres de leur groupe ethnique ne sont jamais  injustement traités par le gouvernement à cause de leur ethnie, bien que beaucoup disent  que ce genre de discrimination se produit fréquemment. 

La confiance interpersonnelle est fortement répandue parmi les Burkinabè, qui aimeraient ou  seraient indifférents à l’union avec un partenaire d’une autre ethnie. 

La majorité des répondants apprécieraient l’idée d’avoir comme voisins des personnes de  religion ou d’ethnie différente, des immigrés ou travailleurs étrangers ou des supporteurs d’un  autre parti politique. En revanche, avoir des homosexuels comme voisins semblent les  rebuter. 

Augustin Loada

Augustin Loada, professor of public law and political science, is the general coordinator of the Afrobarometer survey in Burkina Faso.