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Key findings
  • En moyenne à travers 34 pays, plus de huit Africains sur 10 affichent des attitudes tolérantes envers les personnes d'ethnie (91%), de religion (87%), et de nationalité (82%) différentes, affirmant qu'ils aimeraient « tout à fait » ou « quelque peu » vivre à proximité d'eux ou que cela serait « sans importance ». Mais un sur cinq (20%) seulement affichent une attitude tolérante envers les personnes ayant une identité ou orientation sexuelle différente1
  • La tolérance vis-à-vis les membres d'autres groupes ethniques est presque universelle dans six pays d'Afrique de l'Ouest: le Gabon (99%), la Côte d'Ivoire (99%), le Sénégal (98%), le Bénin (97%), le Togo (97%), et le Libéria (96%). L’eSwatini est le seul pays où moins de trois quarts des adultes sont tolérants à l'égard des autres ethnies (72%)
  • Le Gabon et la Côte d'Ivoire sont également en tête de liste pour ce qui est de la tolérance religieuse (98% partout). La tolérance à l’endroit d’autres religions est la plus faible dans une poignée de pays à prédominance musulmane – le Niger (56%), le Soudan (65%), le Maroc (69%), la Guinée (74%), et la Tunisie (74%) – ainsi que dans un pays à prédominance chrétienne, l’eSwatini (69%)
  • En moyenne à travers 34 pays, trois Africains sur 10 déclarent que les membres de leur groupe ethnique sont « parfois » (17%) ou « souvent » ou « toujours » (13%) traités injustement par le gouvernement. Cette perception est la plus élevée au Togo (61% au moins « parfois »), au Kenya (53%), au Gabon (52%), au Nigéria (51%), et au Cameroun (50%)
  • Un sur huit répondants environ (13%) déclarent avoir personnellement été victimes de discrimination sur la base de leur origine ethnique au cours de l'année précédente, une proportion qui atteigne un sur quatre environ au Nigéria (28%), en Namibie (25%), et au Gabon (24%)

Le postulat selon lequel « Nous sommes tous dans le même bateau » marque la crise COVID-19 à mesure que les dirigeants et les activistes se mobilisent en faveur d’une riposte mondiale et de l’ensemble de la société à la pandémie (Organisation Mondiale de la Santé, 2020; Union Africaine, 2020). Dans le même temps, les angoisses du public ont accentué les fissures sociales à travers des actes d’intolérance et de violence contre les Chinois et les ressortissants d’origine asiatique dans de nombreux pays, et même contre les Africains en Chine (DW, 2020; Guy, 2020; Kandil, 2020; Al Jazeera, 2020).

Si une pandémie « nous renvoie à la réalité de l’indispensable interconnexion au sein du genre humain », comme l’a déclaré le Secrétaire Général des Nations Unies, António Guterres (Nations Unies, 2020), elle pourrait également mettre à rude épreuve le tissu social de nos sociétés et de nos démocraties.

A quel point les sociétés africaines sont-elles « solidaires »? Les données d’Afrobarometer collectées en 2016/2018 suggèrent que les Africains ont une base solide de tolérance envers les autres ethnies, religions, et nationalités sur laquelle ils peuvent s’appuyer pour vaincre la pandémie et travailler à la création d’un « monde juste, équitable, tolérant, ouvert et socialement inclusif » tel qu’envisagé par les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies (Nations Unies, 2015). Le Cabo Verde, la Namibie, et São Tomé et Príncipe se distinguent comme des pays particulièrement tolérants en Afrique.

Mais la tolérance vis-à-vis de personnes présentant une identité ou une orientation sexuelle différente demeure faible, y compris chez les jeunes répondants, malgré quelques progrès dans certains pays. Les minorités sont toujours victimes de discrimination en raison de leur origine ethnique, de leur religion, de leur sexe, ou d’un handicap, et la majorité des répondants dans certains pays déclarent que le gouvernement traite injustement leur groupe ethnique.

Brian Howard

Brian is the head of publications at Afrobarometer