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Key findings
  • Deux-tiers (66%) des Guinéens affirment qu'il est plus important que le gouvernement rende compte au peuple plutôt que d'être efficace, un accroissement de presque 30 points de pourcentage par rapport aux rounds précédents.
  • Huit sur 10 Guinéens (80%) soutiennent que les élections sont la meilleure manière de choisir leurs dirigeants. Alors que la plupart des Guinéens (77%) pensent que la compétition partisane conduit « souvent » ou « toujours » à des violents conflits, deux sur trois (65%) affirment quand même que plusieurs partis sont nécessaires pour donner aux électeurs une chance véritable de choisir.
  • Six sur 10 Guinéens (61%) affirment que leurs dernières élections nationales étaient globalement libres et transparentes.
  • Quant au code électoral, plus de huit citoyens sur 10 (82%) affirment que les mandats présidentiels devraient être limités à deux. Des majorités sont en faveur de la modification du code électoral pour permettre d’ouvrir la compétition électorale aux candidats indépendants (57%), d'instituer un quota-genre de 30% en faveur des candidats de sexe féminin (85%), et de rendre électives les fonctions de pouvoir au niveau des quartiers et districts (85%).

En Guinée, les élections ont rarement été une sinécure. Retards, conflits, et violence ont marqué beaucoup d’élections alors que de nombreuses formations politiques s’affrontaient et que les forces de sécurité s’opposaient aux manifestants dans la rue.

Les élections municipales programmées pour 2010, par exemple, ont été retardées de huit années en raison du manque de financement, des conflits politiques, et de l’épidémie d’Ebola (News24, 2018). Lorsqu’elles ont finalement été organisées en février 2018, l’opposition a lancé des accusations de fraude électorale et la violence a éclaté dans les rues, tuant plus de 10 personnes. Il a fallu plus de six mois aux partis au pouvoir et de l’opposition pour s’accorder sur les résultats finaux des élections – un accord qui a rapidement volé en éclats, sous la pression davantage de conflits politiques (Corey-Boulet, 2018).

De même, les élections parlementaires ont été reportées à plusieurs reprises, résultant également en des manifestations et des actes de violence. Dans de nombreux cas, les forces de sécurité et armées ont été accusées de faire un recours excessif à la force contre les manifestants (Human Rights Watch, 2018).

Ces dernières semaines, les manifestations contre la possibilité d’une révision de la Constitution susceptible de permettre au Président Alpha Condé de briguer un troisième mandat sont devenues mortelles lorsque la police a ouvert le feu contre les manifestants (Samb, 2019; Corey-Boulet, 2018; Africanews, 2019). Dans ce contexte, il est peu certain que les élections présidentielles de 2020 tiennent comme prévu.

Nous nous servons, dans cette dépêche, des données d’enquête d’Afrobarometer pour analyser la perception que les Guinéens ordinaires ont de leurs élections. Nous observons un soutien massif au choix des dirigeants à travers des élections libres et transparentes, quand bien même une majorité de citoyens n’ont pas confiance en la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et pensent que la compétition multipartite conduit souvent à de violents conflits.

La plupart des Guinéens sont en faveur de la limitation à deux des mandats du Président. Quant aux modifications du code électoral, les Guinéens sont en faveur de permettre aux candidats indépendants de se présenter aux élections et d’exiger des quotas-genre en vue de favoriser l’élection des femmes.

Thomas Isbell

Thomas was formerly capacity building manager (advanced analysis track)<br /> for Afrobarometer.

Sadhiska Bhoojedhur

Sadhiska Bhoojedhur is a senior data analyst for Island Living, Mauritius.

Aliou Barry

Aliou Barry is director of Stat View International, the Afrobarometer national partner in Guinea.