- Trois réformes du système éducatif reçoivent un accueil mitigé par les Malgaches. Une petite majorité (51%) des citoyens sont d’accord avec un changement du calendrier pour aller de mars à novembre, et la plupart de la population s’opposent à la suppression du CEPE (76%) et la fusion des cycles primaire et collège (59%).
- Parmi les Malgaches qui ont eu affaire aux écoles publiques durant l’année précédant l’enquête, presque les trois quarts (73%) estiment qu’il était « facile » ou « très facile » d’obtenir les services dont ils avaient besoin. Néanmoins, 12% affirment avoir dû verser des pots-de-vin.
- Une majorité croissante de Malgaches affirment rencontrer des problèmes dans les écoles, tels que la cherté des frais de scolarité et la mauvaise qualité de l’enseignement et de l’équipement.
- Malgré ces problèmes, la proportion de ceux qui approuvent la performance du gouvernement dans le domaine de l’éducation est passée de 33% en 2014 à 54% en 2018, même si elle reste en dessous du résultat de 2008 (78%).
L’éducation est reconnue essentielle pour le développement d’un pays et fait partie des Objectifs de Développement Durable (ODD) définies par les Nations Unies, comme l’ODD 4 pour une éducation de qualité. Pour Madagascar, l’état a entrepris une restructuration de l’éducation, portant sur l’aspect pédagogique et organisationnel du secteur. Le Plan Sectoriel de l’Education (PSE) prévoit plusieurs réformes portant notamment sur le calendrier et les cycles scolaires, ainsi que sur la suppression du premier diplôme de fin de cycle primaire, le Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires (CEPE).
L’enquête Afrobaromètre a permis aux Malgaches de s’exprimer au sujet de ces réformes, et leur perception sur la performance du gouvernement en matière d’éducation a pu être recueillie l’année même où le PSE doit devenir effectif.
En ce sens, la réforme pour laquelle les citoyens sont majoritairement favorables est le changement du calendrier scolaire pour aller de mars à novembre, au lieu de celui actuel d’octobre à juin. Par contre, les trois-quarts des citoyens n’adhèrent pas à la suppression du CEPE, et la majorité est contre la fusion des cycles primaire et collège pour une éducation fondamentale d’une durée de neuf ans.
D’après l’enquête, la disponibilité des écoles à Madagascar est assez stable depuis 2005, et près des trois-quarts des citoyens trouvent que l’obtention de services se fait facilement auprès des écoles. Néanmoins, une partie non négligeable a eu besoin de recourir à la corruption pour obtenir un service. En plus, les problèmes subsistent notamment en termes d’équipement, de qualité de l’éducation, d’effectif, et de personnel.