- Près des trois quarts (72%) des Nigériens se disent satisfaits de l’évolution de la situation sécuritaire de leur pays.
- Huit citoyens sur 10 (79%) estiment que leur gouvernement est efficace dans ses efforts pour résoudre le problème des extrémistes armés dans le pays.
- Cependant, plus de quatre sur 10 (42%) déclarent ne s’être pas sentis en sécurité dans leur quartier au moins une fois au cours des 12 derniers mois, et 33% disent avoir craint d’être victimes de crime à domicile.
- L’écrasante majorité (87%) des répondants sont satisfaits de l’implication des forces armées nigériennes dans la lutte contre le terrorisme.
- Près des deux tiers (64%) des Nigériens ne sont pas d’accord que le gouvernement ait recours aux forces militaires étrangères pour sécuriser le pays.
Le Niger traverse depuis un moment une crise sécuritaire qui tire son origine de l’instabilité politico-militaire en Libye. En effet, la crise libyenne a des répercussions sur l’ensemble de la bande sahélo-saharienne, entrainant la naissance et le développement des réseaux criminels et terroristes. Cette situation vient poser un défi sécuritaire avec de graves conséquences aux pays sahéliens déjà peu résilients (Pellerin, 2012). Les attaques terroristes ont coûté au Niger plus d’un millier de vies humaines, causé des milliers de déplacés ainsi qu’une aggravation de la pauvreté (Omar, 2022), même si les incursions terroristes de grande envergure ont baissé au Niger ces deux dernières années (Agence Nigérienne de Presse, 2023).
Pour venir à bout de ce problème sécuritaire, le Niger a adopté diverses stratégies. En plus des opérations militaires entreprises sur le terrain, le pays a opté pour un dialogue avec les chefs djihadistes. Le Niger a aussi sollicité l’aide des forces armées de puissances étrangères à travers des accords de coopération militaire. C’est ainsi que les forces françaises, américaines, allemandes et de l’Union Européenne sont arrivées dans le pays (Le Point, 2022 ; Maïga & Adam, 2018 ; Africanews, 2018).
Perçue comme envahissante, cette présence d’armées étrangères au Niger est de plus en plus controversée par l’opinion publique. Le paroxysme de cette hostilité vis-à-vis de l’intervention d’armées de puissances étrangères s’illustre par le blocus imposé par les populations à Téra à un convoi de l’armée française qui faisait route vers le Mali et la marche de protestation du 18 septembre 2022 contre la présence de la force Barkhane au Niger (Atafa, 2022 ; Chahed, 2021).
Cette dépêche fait la lumière sur les perceptions des Nigériens sur la situation sécuritaire ainsi que leurs positions par rapport à la présence de forces militaires étrangères dans leur pays.
Les résultats font ressortir que la majorité des Nigériens se disent satisfaits de l’évolution de la situation sécuritaire de leur pays et approuvent l’efficacité du gouvernement face au terrorisme, même si beaucoup déclarent s’être sentis en insécurité au moins une fois pendant l’année écoulée.
Ils apprécient bien les efforts de leurs forces de défense contre l’extrémisme violent et rejettent le recours aux forces armées de pays étrangers dans cette lutte.