Les questions relatives à l’emploi et plus précisément l’emploi des jeunes constituent une préoccupation particulière pour tous les états du monde, car le développement de leur nation de même que le bien-être des citoyens en dépendent. L’emploi étant l’un des moyens permettant de lutter contre la pauvreté (Hull, 2009), l’Organisation des Nations Unies, en lançant ses Objectifs de Développement Durable (ODD), a fait de l’accès à un emploi décent pour tous une de ses priorités (UNICEF, 2015).
Ces objectifs interpellent tous les pays du monde y compris les pays en voie de développement, où le chômage et surtout le sous-emploi constituent un enjeu majeur (International Labour Organization, 2018). Au Bénin, la faible participation des jeunes au marché de l’emploi est une préoccupation particulière. Les résultats de l’Enquête sur la Transition de l’Ecole vers la Vie Active (ETVA) réalisée en 2012 indiquent que la proportion des jeunes de la tranche d’âge 15-29 ans ayant un emploi est de 27.6% seulement, avec une forte prévalence d’emplois précaires (73.8%) et de personnes ne disposant pas des qualifications requises pour le poste qu’ils occupent (83.8%) (International Labour Office, 2015).
Dans cet ordre d’idée, indépendamment des questions relatives à la qualité de l’emploi, il s’avère intéressant d’identifier les potentiels facteurs contribuant à la réduction du chômage. L’analyse des données des enquêtes Afrobarometer révèle que les Béninois, en plus de citer le chômage comme l’un des problèmes les plus importants auxquels leur gouvernement devrait s’attaquer, désapprouvent fortement la performance de ces derniers dans la création d’emplois. De plus, les analyses indiquent que l’âge et le milieu de résidence semblent être corrélé avec la probabilité d’avoir un emploi.
Toutefois, aucune relation significative n’a été observée entre le sexe ou le degré d’accès à l’information des répondants et leur participation au marché de l’emploi. L’éducation semble être négativement corrélée avec l’emploi, un résultat surprenant qui pourrait se justifier par l’inadéquation entre les formations et les besoins du marché de l’emploi.