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Key findings
  • La radio demeure de loin la source d'information la plus répandue en Afrique. En moyenne à travers les 39 pays sondés, deux tiers (65%) des répondants l'écoutent au moins quelques fois par semaine.
  • Presque la moitié (47%) des Africains disent s'informer sur les réseaux sociaux ou sur l’Internet au moins quelques fois par semaine. L'accès régulier à l'information via les médias numériques varie de 14% seulement à Madagascar à 82% à Maurice, et progresse plus lentement que par le passé. o Les citadins, les citoyens plus instruits et plus aisés, les hommes et les jeunes sont les plus susceptibles de recourir aux médias numériques. Sur la plupart de ces mesures, la fracture numérique est en fait est aussi importante – et dans certains cas plus grande – qu’elle ne l’était il y a près de 10 ans. o Mais les fractures démographiques qui caractérisent l'accès inégal aux médias numériques sont faibles, voire inexistantes, en ce qui concerne la radio.
  • Les Africains expriment un important soutien au rôle des médias dans le contrôle de l'action gouvernementale, et la majorité d’entre eux soutiennent la liberté médiatique dans tous les pays sondés à l'exception du Mali, du Mozambique, du Maroc et du Soudan.
  • La majorité (57%) des Africains estiment que les médias de leur pays sont « assez libres » ou « entièrement libres » de toute ingérence gouvernementale, bien que moins d’un citoyen sur quatre au Gabon (14%) et au Congo-Brazzaville (21%) soient de cet avis.

Le paysage médiatique d’Afrique a considérablement évolué au cours des 30 dernières  années. La fin des monopoles d’Etat dans la plupart des pays a engendré des milliers de  sources potentielles d’actualités, d’informations et de divertissement sur le continent. Ces organes dans les secteurs de la presse écrite, de la diffusion et du numérique sont très  diversifiés. Certains sont résolument indépendants, tandis que d’autres sont des porte-parole  connus d’acteurs partisans. Certains vérifient soigneusement les informations  avant de les diffuser, tandis que d’autres sont des vecteurs de fausses informations, de désinformation et de mal-information. Enfin, certains font  partie de grands groupes de médias, voire de multinationales, tandis que  d’autres sont des initiatives communautaires très modestes. 

Les plus récentes données Afrobarometer de 39 pays africains documentent  d’importantes mutations dans la manière dont les Africains ont recours aux  médias pour accéder à l’actualité et à l’information. La radio demeure le média le plus utilisé,  bien que l’utilisation du numérique continue de croître. Cependant, en dépit des progrès  significatifs réalisés ces dernières années en matière d’accès à l’Internet et aux médias  sociaux, les inégalités d’accès selon le sexe, l’éducation, l’âge, les zones urbaines/rurales et les  revenus persistent et, sur certains aspects, elles sont même devenues plus importantes que  lorsque les taux d’accès globaux étaient beaucoup plus faibles. La radio, en revanche,  continue d’être accessible de façon plus homogène à tous les groupes démographiques. 

Les Africains sont en général favorables à la contribution substantielle des médias à la  gouvernance démocratique. Ils sont très majoritairement favorables au fait que les médias  dénoncent les errements et la corruption du gouvernement, et une forte majorité d’entre eux  soutiennent le droit des médias de diffuser des informations sans ingérence de la part des  pouvoirs publics. Et bien qu’il y ait de grandes disparités sur ce point, une forte majorité d’Africains considèrent que les médias de leur pays sont largement libres. 

Ces données suggèrent que, malgré les attaques continues contre la liberté médiatique dans  de nombreux pays, les Africains soutiennent généralement les médias qui contribuent à tenir  les politiques responsables, même s’ils estiment que leurs gouvernements ne créent pas  toujours ce type d’environnement. Cela dit, les contextes médiatiques en constante évolution  apportent aussi bien de nouvelles opportunités pour les Africains de s’informer sur des questions  politiques, économiques, sociales et sanitaires importantes que de nouveaux défis sous la  forme de fausses informations et d’un discours générateur de discorde.

Jeffrey Conroy-Krutz

Jeffrey Conroy-Krutz is an associate professor at Michigan State University and editor of the Afrobarometer Working Papers series.

Kelechi Amakoh

Data analyst for Afrobarometer and a PhD student in the Department of Political Science, Michigan State University.

Komi Amewunou

Komi Amewunou is editor at Afrobarometer.