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Key findings
  • Les hommes ont plus profité de l’éducation secondaire ou post-secondaire que les femmes (86% vs. 79%), tandis qu’il y a plus de femmes que d’hommes non-instruits ou ayant seulement le niveau primaire d’éducation (21% vs. 14%).
  • Plus d’hommes que de femmes possèdent des actifs comme un téléphone portable (94% vs. 88%), un compte bancaire (38% vs. 26%), un ordinateur (35% vs. 31%) et une voiture ou moto (33% vs. 10%).
  • Les femmes sont moins susceptibles que les hommes d’affirmer qu’ils prennent les décisions eux-mêmes concernant la façon dont l’argent du ménage est dépensé (30% contre 45%).
  • Les Camerounais adhèrent à l’égalité d’accès à la terre (68%), mais sont partagés quant à l’accès égal à un emploi rémunéré (52% pour vs. 47% contre). o La majorité des répondants affirment que les femmes jouissent effectivement d’un accès égal à l’emploi (72%) et au foncier (64%) au Cameroun.
  • Plus des trois quarts (77%) des Camerounais pensent que les femmes devraient avoir les mêmes chances que les hommes d’être élues à des postes politiques. o Mais 61% d’entre eux pensent qu’il est probable qu’une femme qui se présente aux élections subisse des critiques ou du harcèlement.
  • Le manque de femmes à des postes d’influence et les violences sexistes sont les plus grands défis liés à l’égalité des genres aux yeux des Camerounais.
  • La majorité des citoyens camerounais approuvent les performances de leur gouvernement dans la promotion de l’égalité des droits et des chances pour les femmes (58%), mais demandent davantage d’efforts dans ce domaine (69%).

L’égalité des sexes visée par le cinquième Objectif de Développement Durable (ODD) des  Nations Unies est un principe transversal qui sous-tend la plupart des autres ODD, car le  développement ne peut réussir que si ses avantages sont appréciés de manière égale par  les femmes et les hommes (Nullans, 2019). 

Le gouvernement prend donc plusieurs mesures pour réduire les inégalités entre les hommes  et les femmes, parmi lesquelles un projet pour l’amélioration de l’accès des femmes et des  filles à l’éducation, en particulier dans les zones rurales, et l’adoption d’une stratégie  nationale pour l’égalité des sexes afin de faire valoir les droits des femmes et des filles dans  tous les domaines, y compris la santé, l’emploi, la participation politique et la lutte contre la  violence basée sur le genre (Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille, 2020). 

Malgré ces efforts, le Cameroun se classe en 138ème position sur les 156 pays évalués en ce  qui concerne l’égalité des sexes, d’après le Forum Economique Mondial (2021). Les écarts entre les sexes continuent de désavantager les femmes et les filles (Brun, 2019). Alors que le  taux de la pauvreté est de 39% au Cameroun, ce taux s’élève à 51,5% pour les femmes, et  environ huit sur 10 d’entre elles sont en situation de sous-emploi. Seulement 3% de femmes  possèdent une maison ; elles ne sont que 1,6% qui détiennent un titre foncier à leur nom. Le  taux de prévalence du VIH/SIDA chez les 15 à 49 ans est de 5% pour les femmes, plus du double de celui des hommes (2,3%). Les femmes consacrent en moyenne plus de huit heures  de plus par semaine que les hommes aux travaux ménagers non rémunérés. 

Cette dépêche rend compte d’un module d’enquête spécial inclus dans le questionnaire  d’Afrobarometer Round 9 pour explorer les expériences et les perceptions des Camerounais sur l’égalité des sexes dans le contrôle des actifs, l’embauche, la propriété foncière et le  leadership politique. 

D’après les résultats, il existe des gaps considérables entre les sexes en ce qui concerne  l’accès à l’éducation, la possession de certains actifs et l’autonomie dans la gestion des  revenus. 

Les Camerounais adhèrent aux principes d’égalité dans l’accès au foncier et l’éligibilité en  politique, tandis que l’égal accès à l’emploi est un sujet qui les divise. S’ils estiment qu’une femme qui se présente aux élections gagnerait en réputation, beaucoup sont-ils à dire qu’il  est probable que cette dernière soit critiquée ou harcelée par sa communauté ou ait des  ennuis avec sa famille. 

Le manque de femmes à des postes d’influence et les violences sexistes sont les plus grands  défis liés au genre aux yeux des Camerounais, qui approuvent les efforts de leur  gouvernement dans la promotion de l’égalité des chances en faveur des femmes mais  réclament encore davantage.

Redford Mounkala

Redford Mounkala est responsable recherche au sein du Groupe Cible Etudes & Conseil.

Eric Ileng

Eric Ileng is the National Investigator for Cameroon at Groupe CIBLE