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Key findings
  • Près de neuf Camerounais sur 10 (87%) pensent qu’il est « parfois » ou « toujours » justifié pour les parents d’utiliser la force physique pour discipliner leurs enfants.
  • La majorité (55%) des Camerounais affirment que les cas d’enfants non scolarisés sont « assez » ou « très » fréquents dans leur communauté. Moins (39%) en disent autant sur les violences, maltraitances ou négligences des enfants de la communauté.
  • Pour la majorité des Camerounais, des systèmes de prise en charge sont disponibles dans leur communauté pour aider les enfants victimes de violence, maltraitance ou négligence (66%), les enfants portant un handicap physique (64%) et les enfants ou adultes avec des problèmes mentaux ou émotionnels (62%).
  • Les citoyens offrent une appréciation mitigée de la performance de leur gouvernement en matière de protection et de promotion du bien-être des enfants vulnérables (49% bonne vs. 50% mauvaise).

Le bien-être des enfants est un sujet d’actualité au Cameroun. De nombreux enfants sont encore victimes d’abus et de négligence. En 2020, environ 70.000 enfants en âge d’être à l’école n’y étaient pas, 30% des filles sont soumises au mariage précoce, 40% des enfants sont malnutris, et les enfants non-voyants ont difficilement accès à l’éducation (Ndocki, 2022 ; Paka, 2021 ; Ndjomo, 2021).

Aussi, en 2019 on décomptait dans quatre grandes villes du pays (Douala, Maroua, Ngaoundéré et Yaoundé) plus de 440 enfants qui vivent dans la rue. L’exploitation des enfants dans les mines également reste courante malgré l’interdiction du travail des enfants par la loi (Ndocki, 2022 ; Boko, 2021).

Plaçant le bien-être des enfants au centre de ses préoccupations, le gouvernement a adopté des lois et conventions qui visent à protéger les enfants contre toutes les formes de violence, d’abus et d’exploitation. L’Etat camerounais a aussi élaboré un plan d’actions et lancé des programmes tels que celui de la parentalité positive, dont l’objectif est de doter les parents de capacités nécessaires pour être efficaces dans l’éducation de leurs enfants ; le programme national de l’éducation de base pour rendre gratuite et obligatoire l’éducation de base ; la politique nationale de protection de l’enfant pour prévenir les abus ; et la stratégie nationale contre le travail des enfants. L’exécution du plan d’actions a contribué à amplifier la lutte contre le trafic des enfants, les mutilations génitales féminines ainsi que le mariage précoce (Nlend, 2018 ; Nations Unies, 2022).

Cette dépêche rend compte d’un module d’enquête spécial inclus dans le questionnaire Afrobarometer Round 9 (2021/2023) pour explorer les attitudes et les perceptions des Africains concernant le bien-être des enfants.

Au Cameroun, la majorité des citoyens pensent qu’il est justifié d’utiliser la force physique pour discipliner les enfants et déclarent que cette pratique est fréquente dans leur communauté. Les cas d’enfants non-scolarisés sont courants dans les communautés, contrairement aux abus et négligences des enfants, selon la majorité des répondants. Toutefois, une forte minorité parmi eux rapportent que les abus et négligences sont fréquents.

Les Camerounais affirment majoritairement que des sources d’aide et de soutien pour les enfants vulnérables sont disponibles dans leur communauté, mais n’arrivent pas à s’accorder pour apprécier la performance du gouvernement dans la protection et la promotion du bien-être des enfants vulnérables.

Redford Mounkala

Redford Mounkala est responsable recherche au sein du Groupe Cible Etudes & Conseil.

Eric Ileng

Eric Ileng is the National Investigator for Cameroon at Groupe CIBLE