Skip to content
Key findings
  • L’écrasante majorité (92%) des Malgaches estiment qu’il n’est « jamais » justifié qu’un homme use de la force physique pour discipliner sa femme.
  • Deux tiers (66%) des répondants affirment que les violences sur les femmes et les filles ne sont pas courantes dans leur communauté, pendant que 34% disent que ce genre de pratique est « assez » ou « très » courante.
  • Sept Malgaches sur 10 (70%) considèrent la violence conjugale comme une affaire privée à résoudre au sein de la famille.
  • Seulement 14% des citoyens malgaches estiment que les victimes de VBG portent « souvent » ou « toujours » plainte.
  • Quatre répondants sur 10 (41%) disent qu’il est probable que les victimes de VBG qui se plaignent soient critiquées ou harcelées par les membres de leur communauté. o Cependant, la majorité (64%) des citoyens malgaches affirment qu’il est probable que la police prenne au sérieux les plaintes pour VBG.
  • Les violences sexistes constituent l’une des trois principales questions liées à l’égalité des genres et aux droits des femmes à adresser par le gouvernement et la société, selon les Malgaches.
  • Une forte majorité des citoyens malgaches approuvent les performances de leur gouvernement dans la promotion des droits des femmes (81%) mais demandent encore plus d’efforts dans ce domaine (78%).

Les violences basées sur le genre (VBG) figurent parmi les violations des droits de l’homme les  plus courantes au monde (Oxfam, 2021). Au niveau mondial, une femme sur trois a déjà subi une violence physique ou sexuelle au cours de sa vie, et les VBG conduisent à une perte de  4% du produit intérieur brut (PIB) puisqu’elles éloignent les femmes et les filles du marché de  l’emploi et du système scolaire (Care, 2021). C’est pourquoi la plupart des Etats membres  des Nations Unies se sont engagés dans la lutte contre les VBG (Oxfam, 2021). 

Madagascar a, depuis ces dernières années, fermement affirmé son engagement dans la  lutte contre les violences basées sur le genre. Le pays a récemment voté une loi contre les  VBG et développé une Stratégie Nationale de Lutte contre les Violences Basées sur le Genre (Ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme, 2016).  Le gouvernement et les différentes parties prenantes ont mis en place des mécanismes de  signalement et d’assistance des VBG, telles qu’un numéro vert et une brigade féminine de  proximité et d’assistance aux victimes. 

Cependant, les violences sexistes persistent dans le paysage sociétal malgache. Environ un  quart des femmes ont subi des violences physiques perpétrées par leur conjoint ou ex, et  près de quatre femmes sur 10 auraient déjà connu une violence physique et/ou sexuelle  depuis l’âge de 15 ans (Institut National de la Statistique, 2018). Depuis l’avènement de la  pandémie de la COVID-19, une recrudescence des VBG a été constatée. Selon un rapport  du Fonds des Nations Unies pour la Population (2020), les cas signalés via la ligne verte ont quintuplé pendant le confinement durant la pandémie ; huit femmes sur 10 ont affirmé avoir  été victimes de violence psychologique, six femmes sur 10 de violence physique, et cinq femmes sur 10 de violence économique.  

En revanche, les cas de VBG sont peu rapportés auprès de la justice. Une vraie omerta  subsiste sur ces questions au sein de la société malgache. Seulement 5% des cas de VBG  sont signalés à la justice, et près des trois quarts des femmes survivantes de violence n’ont  jamais avancé une procédure ou même cherché une assistance (Health Policy Plus, 2022).  

Cette dépêche rend compte d’un module d’enquête spécial inclus dans le questionnaire  d’Afrobarometer Round 9 (2021/2023) pour explorer les expériences et les perceptions des  Malgaches sur la violence basée sur le genre. 

L’écrasante majorité des Malgaches disent qu’il n’est jamais justifié qu’un homme utilise la  force physique pour discipliner sa femme. Mais la majorité d’entre eux considèrent la  violence conjugale comme une affaire privée qui doit être réglée en famille. 

Si pour la plupart des répondants, l’usage de la violence par les hommes sur les femmes et  les filles n’est pas courant dans leur communauté, plus d’un tiers racontent que cette  pratique est fréquente. 

Peu de citoyens malgaches disent que les victimes de VBG portent régulièrement plainte, et  beaucoup disent qu’il est probable que les victimes plaignantes soient critiquées ou  harcelées par les membres de leur communauté. Néanmoins, la majorité des répondants affirment qu’il est probable que la police prenne au sérieux les plaintes pour VBG. 

Léa Rafzafindrazaka Rakotondraibe

Léa Rafzafindrazaka Rakotondraibe is the director of COEF Resources.

Ny Andraina Andriamanantena

Ny Andraina Andriamanantena is a consultant with COEF Resources in Madagascar.