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Key findings
  • Les hommes sont plus nombreux que les femmes à profiter de l’éducation secondaire et post-secondaire (37% vs. 30%), tandis qu’il y a plus de femmes que d’hommes non- instruits (43% vs. 39%).
  • Plus d’hommes que de femmes possèdent des actifs comme une radio (42% vs. 34%), une voiture ou moto (26% vs. 20%) et un compte bancaire (23% vs. 18%).
  • Les hommes (61%) sont plus nombreux que les femmes (46%) à déclarer qu’ils prennent eux-mêmes les décisions sur la gestion des revenus de leur ménage.
  • La majorité des Mauritaniens s’opposent aux principes d’égalité en matière d’accès au foncier (63%) et à l’emploi (59%).
  • Près de six Mauritaniens sur 10 (57%) soutiennent l’éligibilité des femmes au même titre que les hommes à des postes politiques.
  • L’inégalité d’accès à l’éducation est la première question prioritaire d’égalité des genres à traiter dans le pays, suivie de l’inégal traitement en milieu professionnel et le manque de femmes à des postes d’influence dans le gouvernement, selon les citoyens.
  • Les Mauritaniens sont divisés sur l’appréciation des performances de leur gouvernement dans la promotion de l’égalité des droits et des chances en faveur des femmes (46% bonne vs. 54% mauvaise).

Les filles et les femmes continuent de subir des désavantages dans divers domaines sur le continent africain et partout dans le monde alors que l’égalité des sexes est un facteur clé de développement (Egbetayo, 2019).

En Mauritanie, les inégalités entre les hommes et les femmes sont manifestes sur le marché du travail, avec seulement 26,4% de femmes actives contre 56,6% d’hommes. Le secteur informel, où les conditions de travail sont parfois précaires, est prédominant parmi les femmes en Mauritanie, touchant 76,5% d’entre elles, contre 42,9% des hommes. Cette situation reflète une discrimination structurelle, renforcée par la persistance de stéréotypes, d’attentes et de normes basées sur le genre (Nations Unies, 2023).

Dans le domaine de l’éducation, les disparités entre les sexes en Mauritanie sont également marquées. A partir du second cycle du secondaire, le taux d’abandon scolaire est plus élevé chez les filles (80,7%) que chez les garçons (73,6%). Les principales causes de cet écart sont le mariage et les grossesses précoces, qui limitent fortement les opportunités éducatives des filles. Les normes sociales et la pression parentale conduisent fréquemment les filles à se marier et à quitter l’école (Samuel Hall, 2022).

Pour combler les inégalités entre les sexes et renforcer l’autonomie des femmes et des filles, la Mauritanie a adopté des lois pour prohiber les pratiques discriminatoires telles que les mariages infantiles et les mutilations génitales féminines. Un quota électoral a été aussi adopté afin d’augmenter le nombre de femmes à des postes influents en politique (Nations Unies, 2023).

Cette dépêche rend compte d’un module d’enquête spécial inclus dans le questionnaire d’Afrobarometer Round 9 pour explorer les expériences et les perceptions des Mauritaniens sur l’égalité des sexes dans le contrôle des actifs, l’embauche, la propriété foncière et le leadership politique.

D’après les résultats, il existe des écarts entre les sexes en ce qui concerne l’accès à l’éducation, la possession de certains actifs et l’autonomie dans la gestion des revenus.

Les Mauritaniens n’adhèrent pas au principe d’égalité en matière d’accès à l’emploi et à la terre.

Si la majorité des répondants soutiennent que les femmes devraient être éligibles à des postes politiques autant que les hommes, beaucoup pensent aussi qu’il est probable qu’une femme qui se présente aux élections soit critiquée ou harcelée.

L’inégalité d’accès à l’éducation, l’inégal traitement en milieu professionnel et le manque de femmes à des postes d’influence dans le gouvernement sont les plus grands défis liés à l’égalité entre les genres aux yeux des Mauritaniens, qui ne s’accordent pas pour approuver les efforts de leur gouvernement dans la protection des droits de la femme.

Houda Selmane

Houda Selmane est une statisticienne et économètre au sein du bureau SISTA, partenaire national d’Afrobarometer en Mauritanie.