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Key findings
  • Plus de sept Camerounais sur 10 (72%) déclarent que la pollution est un problème grave dans leur communauté. o Les citoyens citent la déforestation (23%), la gestion des déchets humains (23%), l'élimination des déchets (22%) et la pollution des sources d'eau (19%) comme les problèmes environnementaux les plus importants dans leur communauté. o Les trois quarts (76%) des répondants déclarent que les sacs en plastique sont une source majeure de pollution au Cameroun.
  • Les Camerounais estiment que la responsabilité première de la réduction de la pollution et du maintien de la propreté des communautés incombe aux citoyens ordinaires (36%), au gouvernement national (26%) et au gouvernement local (21%).
  • Une majorité (57%) des citoyens pensent que le gouvernement fait un travail insatisfaisant en matière de réduction de la pollution et de protection de l'environnement. Les deux tiers (67%) estiment qu’il faut faire « beaucoup plus ».
  • Si les politiques de protection de l'environnement menacent les emplois et les revenus, 52% des citoyens estiment que le gouvernement devrait donner la priorité à l'environnement, tandis que 42% ne sont pas d'accord.

Le Cameroun possède d’abondantes ressources naturelles, notamment du pétrole et du gaz,  des gisements minéraux, du bois de haute qualité et une vaste gamme de flore et de faune.  Mais si sa diversité naturelle et culturelle lui a valu le titre d’« Afrique en miniature », le pays partage également bon nombre des défis environnementaux présents ailleurs sur le continent (Banque Mondiale, 2023a; PNUE, 2023). 

La déforestation a détruit plus de 1,5 million d’hectares entre 2001 et 2020, menaçant la riche biodiversité du pays (Banque Mondiale, 2022; Manigha, 2023). La croissance  démographique, l’urbanisation et l’industrialisation entraînent la dégradation des terres et la pollution de l’eau et de l’air, exacerbées dans la région anglophone par la crise  sociopolitique actuelle du pays (Bang, 2022). 

Le Cameroun est également aux prises avec la gestion des déchets, notamment la pollution plastique. Selon certaines estimations, le pays génère environ 600.000 tonnes de déchets  plastiques chaque année (Landfill Solutions, 2022). 

En 2012, le Cameroun a interdit la production, la vente et l’utilisation de sacs en plastique non biodégradables. Cependant, malgré cette interdiction, d’importantes quantités de sacs  en plastique entrent clandestinement dans le pays par la frontière de 1.690 km avec le  Nigéria (Kindzeka, 2023). 

Cette dépêche rend compte d’un module d’enquête spécial inclus dans le questionnaire Afrobarometer Round 9 pour explorer les expériences et les perceptions des Camerounais en  matière de pollution, de gouvernance environnementale et d’extraction des ressources  naturelles. 

Les résultats révèlent que la plupart des Camerounais sont préoccupés par l’ampleur de la pollution dans leur communauté. Ils classent la déforestation, la gestion des déchets humains  et l’élimination des déchets comme les problèmes de pollution locale les plus importants. Ils  considèrent la protection de l’environnement comme une responsabilité qu’ils partagent  avec leurs gouvernements nationaux et locaux, mais affirment que le gouvernement doit faire « beaucoup plus » sur cette question. 

Une majorité de citoyens affirment que les avantages de l’extraction des ressources  naturelles, tels que les emplois et les revenus, l’emportent sur ses coûts, tels que la pollution,  mais la plupart appellent également à une réglementation plus stricte de l’activité extractive afin de limiter ses impacts négatifs sur l’environnement.

Baba Adou

Baba Adou is a researcher of Political Science at the University of Florida and the UF Sahel Research Group