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Key findings
  • Deux tiers (67%) des Guinéens disent préférer la démocratie à toute autre forme de gouvernement.
  • La majorité des citoyens guinéens rejettent la dictature (78%), la règle du parti unique (77%) et les gouvernements militaires (57%).
  • Trois quarts (75%) des répondants soutiennent les élections comme le meilleur moyen pour choisir les dirigeants.
  • Cependant, 68% pensent qu’il est légitime que l’armée prenne le contrôle du pays quand les gouvernants abusent du pouvoir pour leurs propres intérêts.
  • Une forte majorité (79%) des citoyens guinéens ne sont pas satisfaits du fonctionnement de la démocratie dans leur pays.
  • La majorité des Guinéens soutiennent que le Conseil National de la Transition devrait décider des lois (76%) et veiller à ce que le Président de la Transition lui rende régulièrement compte (71%).
  • Plus de la moitié (54%) des Guinéens approuvent la performance du Président de la Transition dans l’exercice de ses fonctions.
  • Un sur deux Guinéens (49%) trouvent que la durée de la transition fixée à deux ans est longue, 37% pensent qu’elle est raisonnable tandis que 13% estiment qu’elle est courte.
  • Plus des trois quarts (78%) des Guinéens sont pour le maintien de la limitation des mandats présidentiels dans la nouvelle Constitution.

Premier pays indépendant de l’Afrique francophone en 1958, la Guinée a toujours été considérée comme pays stable dans la sous-région. Pourtant, elle a connu trois coups d’Etats militaires et reste politiquement fragile. L’histoire socio-politique de la Guinée, de l’indépendance à nos jours, suscite des réflexions sur le type de régime que désirent les citoyens du pays. 

La Guinée a amorcé une nouvelle période de transition depuis que les militaires ont renversé le 5 septembre 2021 le Président Alpha Condé, qui organisa quelques mois avant un référendum constitutionnel pour sauter le verrou de la limitation des mandats à deux contre la volonté des Guinéens. La nouvelle du coup d’Etat fut accueillie par des scènes de liesse dans tout le pays, y compris la Haute-Guinée, qui est le fief du président déchu (Zounmenou, 2021).

En mai 2022, les militaires au pouvoir annoncèrent trois ans comme durée de la transition. Après évaluation de cette proposition par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), une durée de 24 mois a été retenue et a pris effet le 1er janvier 2023.  

La plus récente enquête d’Afrobarometer met en lumière les aspirations politiques des Guinéens ainsi que leurs perceptions sur le fonctionnement de la transition. 

Il ressort que la majorité des citoyens soutiennent la démocratie aux dépends de toute autre forme de gouvernement et rejettent les alternatives autoritaires y compris les gouvernements militaires. Ils disent préférer les élections comme le meilleur moyen pour choisir les leaders, mais trouvent légitime que l’armée prenne le contrôle du pays quand les leaders élus abusent de leur pouvoir en cherchant leurs propres intérêts. 

La majorité des Guinéens approuvent les performances du président de la transition dans l’exercice de ses fonctions et sont pour un maintien de la limitation des mandats présidentiels dans la nouvelle Constitution.

Aliou Barry

Aliou Barry is director of Stat View International, the Afrobarometer national partner in Guinea.