- La couverture par un réseau cellulaire est très répandue sur le continent : 87% des zones de dénombrement (ZD) visitées par les équipes de terrain d'Afrobarometer ont une telle couverture.
- Plus de huit sur 10 citoyens (84%) possèdent à titre personnel un téléphone portable. À travers 31 pays régulièrement étudiés depuis 2014/2015, la possession d'un téléphone s'est accrue de 5 points de pourcentage.
- Si le taux de possession de téléphones est relativement élevé, moins de la moitié (45%) des adultes africains ont accès à l’Internet sur leur téléphone, dont seulement 20% des Malawites et des Nigériens et 16% des Éthiopiens. À travers 31 pays régulièrement étudiés depuis 2016/2018, l’accès à l’Internet via téléphone s’est accru de 7 points de pourcentage.
- L'accès à un ordinateur dans le ménage est beaucoup plus limité (28%) et ne s'est pas accru de manière significative depuis le round d'enquêtes précédent. Moins d’un sur 10 citoyens ont accès à un ordinateur dans cinq PMA – Ouganda, Tanzanie, Niger, Éthiopie et Malawi.
- Quatre Africains sur 10 (40%) déclarent utiliser l'Internet – soit via un smartphone, soit via un ordinateur – « quelques fois par semaine » ou « tous les jours ».
- La comparaison de l'usage rapporté de l'Internet avec les estimations de la couverture du réseau à bande large et des coûts des services voix/données suggère que le prix du service pourrait être un obstacle plus important à la connectivité que la couverture du service.
La connectivité numérique par le biais des technologies de l’information et de la communication (TIC) est réputée essentielle pour le développement et la prospérité futurs de chaque pays (Union Internationale des Télécommunications, 2021). L’Agenda 2030 de l’Organisation des Nations Unies (ONU) souligne cette question dans l’Objectif de Développement Durable 9 (ODD 9), qui consiste à « construire des infrastructures résilientes, promouvoir une industrialisation durable et favoriser l’innovation. » La cible 9C invite les pays à « accroître sensiblement l’accès aux technologies de l’information et de la communication et faire en sorte de garantir un accès universel et peu coûteux à l’Internet dans les pays les moins avancés d’ici à 2030 » (Nations Unies, 2022).
Et si l’accès aux TIC est un objectif en soi, les TIC ont des effets transversaux et constituent également un élément important pour la réalisation de nombreux autres ODD. Les TIC peuvent permettre aux pays en voie de développement de combler les écarts de développement et de rejoindre les rangs du monde de la connaissance. Pour reprendre les termes de la Division de Statistique des Nations Unies (2020), la propagation des TIC et l’interconnexion mondiale ont « un potentiel considérable pour ce qui est notamment d’accélérer le progrès humain, combler la fracture numérique et développer les sociétés axées sur la connaissance ».
La pandémie de COVID-19 a fait ressortir l’importance de la connectivité. Alors que les confinements condamnaient les entreprises physiques et les écoles à la fermeture, de même qu’ils limitaient les déplacements, seules les personnes connectées pouvaient continuer à interagir avec leurs proches, travailler ou effectuer des transactions en ligne, et poursuivre l’éducation de leurs enfants. L’UNICEF (2020) a révélé que la moitié environ des écoliers d’Afrique subsaharienne – la proportion la plus élevée au monde – n’ont pu être touchés par les programmes numériques et d’apprentissage à distance pendant la crise liée à la COVID-19 (consulter également Krönke, 2020).
Comme l’a démontré la pandémie, des fractures numériques importantes continuent d’exister entre ceux qui sont connectés et ceux qui ne le sont pas. Des disparités substantielles subsistent aussi bien d’un pays à l’autre, notamment entre pays développés et pays en voie de développement, qu’au sein de nombreux pays entre les riches et les pauvres, les citadins et les ruraux, les plus et les moins instruits, les hommes et les femmes.
Le rapport de l’Union Internationale des Télécommunications (2021) sur la connectivité indique qu’en dépit d’un accès accru aux réseaux mobiles à grande vitesse, les pays les moins avancés (PMA) pourraient en réalité accuser un retard plus important dans l’usage de l’Internet. Les raisons probables en sont le coût des services et des appareils ainsi que le manque de connaissance de l’Internet et des compétences numériques appropriées.
Afrobarometer a relevé plusieurs aspects de la fracture numérique dans ses enquêtes du Round 8 (2019/2021) dans 34 pays africains, dont 19 pays classés dans la catégorie des « moins avancés » par les Nations Unies (Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement, 2022). Les réponses aux enquêtes renseignent sur les mesures, tant au niveau des individus que des États, de l’accès aux appareils et aux services de réseau, des taux d’usage et des divergences dans l’usage quotidien de l’Internet.
Afrobarometer constate que la plupart des Africains possèdent un téléphone portable et ont accès à un réseau de téléphonie mobile. Toutefois, moins de la moitié d’entre eux possèdent un téléphone portable avec accès à l’Internet, et encore moins ont accès à un ordinateur. Il en résulte de faibles niveaux d’usage de l’Internet dans de nombreux pays. Le déficit d’accès et d’usage de l’Internet est nettement plus fréquent chez les femmes et les personnes rurales, âgées, moins riches et/ou moins instruites. Il existe également un fossé important entre les PMA et les pays plus développés (« non-PMA »).
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