- Pour les Sénégalais, le chômage vient à la tête des problèmes les plus importants auxquels le gouvernement devrait s’attaquer, suivi par la santé et l’éducation. Les jeunes sont les plus préoccupés par le problème du chômage.
- La majorité (51%) des adultes sénégalais n’ont pas d’emplois et ne sont pas à la recherche d’emplois. Un peu plus du tiers (35%) occupent un emploi salarial. Seul 14% des citoyens indiquent qu’ils sont chômeurs, c.-à-d. ils n’ont pas d’emplois mais en recherchent – une baisse de 15 points de pourcentage depuis 2013.
- Malgré cette amélioration, la grande majorité des Sénégalais jugent « plutôt mal » ou « très mal » les performances du gouvernement en matière de création d’emplois (86%) et de prise en compte des besoins des jeunes (85%).
- Près de six citoyens sur 10 (58%) sont « quelque peu » ou « fortement » disposés à payer plus d’impôt pour soutenir les programmes dédiés aux jeunes.
- La majorité (57%) des citoyens affirment que la création d'emplois devrait être la priorité absolue des investissements supplémentaires du gouvernement pour aider les jeunes, suivi par la formation professionnelle (14%) et les prêts à la création d’entreprises (13%).
La lutte contre le chômage constitue une préoccupation majeure pour les gouvernements, en particulier dans les pays en développement. Plusieurs études ont montré que le chômage a un effet négatif et significatif sur l’inflation, la croissance économique ainsi que les investissements directs étrangers (Zerbo, 2017 ; Omitogun & Longe, 2017 ; Dib, El Amin, & Aicha, 2020). Par ailleurs, une situation de chômage endémique peut conduire à la délinquance et l’insécurité et par ricochet à la pauvreté (Bondo, Chunda, Kabozya, & Katalay, 2020 ; Adenike, 2021). Aux yeux des Sénégalais, le manque d’emplois des jeunes est la principale cause de la hausse de l’insécurité et de la délinquance dans le pays (Diallo & Diallo, 2021).
Dans son plan de développement national, le gouvernement du Sénégal s’est engagé à créer chaque année 100.000 à 150.000 emplois décents, productifs et rémunérateurs à travers la promotion des investissements publics à haute intensité de main-d’œuvre et l’amélioration du suivi du marché du travail (République du Sénégal, 2014). Ainsi, l’emploi occupe une place importante dans le programme du gouvernement actuel pour répondre aux attentes des Sénégalais. Toutefois, il subsiste des défis à relever dans ce domaine.
Le plus récent sondage d’opinions d’Afrobarometer au Sénégal révèle que les problèmes les plus importants pour les citoyens demeurent le chômage, la santé, l’éducation, l’agriculture et dans une moindre mesure l’insécurité alimentaire. De plus, le chômage est plus prononcé en milieu urbain et chez les jeunes, les femmes et les plus instruits. Bien que le taux de chômage soit en baisse, les Sénégalais jugent plutôt négatives les performances du gouvernement en matière de création d’emplois et de prise en compte des besoins de jeunes.
La création d’emplois et la formation professionnelle sont également les principales priorités des citoyens pour un investissement supplémentaire dans les programmes destinés aux jeunes, et les citoyens sont prêts à payer plus d’impôts pour soutenir les programmes d’aide aux jeunes. Cependant, la majorité des Sénégalais – et même des jeunes – pensent qu’il est plus important d’écouter la sagesse des anciens que les idées nouvelles des jeunes gens.
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