Skip to content
Key findings
  • La majorité (63%) des Sénégalais se sont sentis en insécurité dans leurs quartiers au moins une fois tandis que le tiers (32%) des citoyens ont craint de subir un crime dans leurs maisons durant les 12 derniers mois
  • D’autres formes d’insécurité sont également signalées : violences psychologiques (13%), harcèlement dans le lieu de travail (12%), violences physiques (7%), viol (3%) et autre violences sexuelles (3%).
  • Quatre Sénégalais sur 10 (40%) pensent que le manque d’emplois des jeunes est la principale cause de la hausse de l’insécurité et de la délinquance. Un citoyen sur cinq soutiennent que l’accentuation de la pauvreté (21%) et le manque d’éducation et de discipline à la maison (20%) en sont les causes.
  • La majorité (52%) des Sénégalais pensent que la création d’emplois pour les jeunes constitue le moyen le plus efficace pour lutter contre la délinquance et l’insécurité. Près d’un Sénégalais sur cinq (18%) affirment que le rétablissement de la peine de mort pourrait résoudre le problème de l’insécurité.
  • D’ailleurs, la grande majorité (68%) des citoyens sont d’accord avec l’introduction de la peine de mort dans la constitution.
  • Plus de six Sénégalais sur 10 (62%) jugent « plutôt mal » ou « très mal » les performances du gouvernement dans la réduction de la criminalité
  • La majorité des citoyens pensent que le gouvernement devrait pouvoir surveiller les communications privées (59%) et empêcher les gens de se déplacer (57%) en cas de menaces de sécurité publique. Cependant, 54% s’accordent sur le fait que le gouvernement ne devrait jamais réguler ce qui se dit dans les lieux de culte

Dans le domaine de la paix et de la sécurité, le gouvernement du Sénégal s’est engagé à veiller sur l’intégrité du territoire et des personnes, des biens et des services ainsi que sur la cohésion sociale, et d’assurer la promotion de la citoyenneté et des comportements civiques (République du Sénégal, 2014). Cependant, depuis quelques années, les cas de violences tels que les agressions, vols à mains armées, viols, cambriolages et meurtres se multiplient, notamment à Dakar (VOA, 2019).

Malgré le dispositif sécuritaire déployés nuit et jour sur le terrain et l’implantation des caméras de vidéosurveillance sur l’ensemble des zones sensibles (SeneNews, 2017), l’insécurité continue d’être observée par endroit, notamment dans le département de Pikine (Soleil, 2021). L’effectif de la population carcérale reste en hausse, passant de 10.045 en 2017 à 11.014 en 2018, dont 241 mineurs (Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, 2020).

A la lumière de la récente enquête Afrobarometer, les Sénégalais révèlent un sentiment d’insécurité dans leurs quartiers et dans une moindre mesure la crainte de subir un crime dans leurs propres maisons. Cette inquiétude est plus élevée chez les habitants en milieu rural, les moins instruits et les plus pauvres. A côté de ce sentiment d’insécurité, les citoyens déplorent l’inégalité devant la justice et l’impunité des officiels qui commettent des crimes.

Le chômage des jeunes et l’accentuation de la pauvreté sont identifiés comme les principales causes de l’insécurité et de la délinquance dont les solutions devraient être la création des opportunités de travail pour les jeunes, le rétablissement de la peine de mort et le renforcement de l’éducation à la paix et à la citoyenneté. D’ailleurs, la grande majorité des Sénégalais sont favorables à l’introduction de la peine de mort dans la constitution.

Si la plupart des Sénégalais jugent plutôt insuffisants les efforts du gouvernement pour réduire la criminalité, il n’en demeure pas moins que pour cette majorité les communications privées devraient pouvoir être surveillées et les déplacements des gens interdits en cas de menaces de sécurité publique. Cependant, les citoyens s’accordent sur le fait que le gouvernement ne devrait jamais réguler ce qui se dit dans les lieux de culte.

Mamadou Abdoulaye Diallo

Mamadou Abdoulaye Diallo is a statistician, economist and research assistant.

Soukeyna Diallo

Soukeyna Diallo est doctorante à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar <br /> et coordonnatrice des enquêtes de terrain au CRES.