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Key findings
  • Pour ce qui est des outils permettant de recevoir l’information au Bénin, la radio vient en tête avec la moitié (51%) des Béninois propriétaires d’un récepteur, suivie de la télévision (28%) et du téléphone portable connecté à Internet (25%). Avec ou sans Internet, 78% de la population possèdent un téléphone portable.
  • Comme source d’information, la radio est sur le haut du podium au cœur de la société béninoise, avec plus de six citoyens sur 10 (61%) qui disent s’y abreuver chaque jour ou quelquefois par semaine. La télévision quant à elle est la source principale du tiers de la population (30%), et les réseaux sociaux suivent avec 14% de fidèles, reléguant Internet (13%) et les journaux (10%) à la quatrième et la cinquième place.
  • Sur la durée, la télévision et la radio sont en perte de vitesse comme sources d’information. De 2005 à 2017, la radio est passée de l’écoute de 78% des Béninois à 61%, soit 17 points de chute en 12 ans. La télé quant à elle va en dents de scie, occupant l’attention de 25% du public en 2005 à 40% en 2011 pour redescendre à 30% en 2017. Les journaux progressent timidement, contrairement à Internet, qui croît plus vite.

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Les sources d’information, au fil des années, ont évolué technologiquement et se sont diversifiées. Au Bénin, à la presse écrite d’abord coloniale puis indépendante s’est ajouté en 1957 la première station nationale de radiodiffusion, appelée aujourd’hui Radio Bénin, qui à ce jour compte plusieurs démembrements et fait face depuis un quart de siècle à la concurrence des privés. La télévision a vu le jour en 1978, Internet au milieu des années 1990, et les réseaux sociaux vers le milieu des années 2000.

Face aux mutations continues des technologies, les habitudes des Béninois de consommation d’informations sont également en évolution. Depuis sept ans, on observe une nette progression d’Internet et des réseaux sociaux comme sources d’information dans la vie des Béninois, tandis que les médias classiques (radiodiffusion et télévision) perdent du terrain, selon la plus récente enquête Afrobaromètre. Cependant, malgré ces mouvements dans le temps, la radio demeure toujours la première source d’information, loin devant la télévision, les réseaux sociaux, Internet, et les journaux.

L’enquête démontre que les hommes sont plus assidus que les femmes en termes de quête d’information, tous médias confondus. De même, les habitants des zones urbaines ont la même dominance sur ceux des zones rurales, tandis que les plus instruits marquent davantage leur soif d’information comparativement aux moins instruits. En outre, les plus nantis s’affirment comme les plus à même de recevoir les informations, contrairement à ceux qui souffrent les affres de la pauvreté.

Cependant, s’agissant de l’âge, les résultats sont mitigés pour ce qui concerne la radiodiffusion, la télévision, et les journaux comme sources d’information, alors que pour ce qui est des réseaux sociaux et d’Internet, les plus jeunes sont les plus fréquents à utiliser ces outils pour s’informer.

Ces résultats montrent à suffisance le lien entre la fréquence d’utilisation des sources d’information et le niveau d’instruction, le niveau de vie, le milieu d’habitation, et même le sexe des citoyens. Par ailleurs, si les jeunes Béninois s’affirment comme prédominants sur les nouveaux modes d’information, ce qui interpelle quant au meilleur moyen de communiquer avec cette couche de la population, la radio demeure encore la piste idoine pour toucher l’ensemble du peuple.

Victor Bébé

Victor Emmanuel Ekwa Bébé III est consultant et ancien coordinateur de la communication pour l’Afrique francophone à Afrobarometer.