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Key findings
  • À travers 36 pays en 2014/2015, les Africains expriment plus de confiance envers les institutions informelles telles que les chefs religieux et traditionnels (72% et 61% respectivement) qu'envers les organismes exécutifs publics (en moyenne 54%).
  • Cela dit, certains jugent certains organismes exécutifs, tels que l'armée nationale et la présidence de la république, tout à fait dignes de confiance (64% et 57% respectivement), surtout en comparaison aux institutions législatives et électorales (47% et 44% respectivement).
  • La confiance populaire envers les institutions exécutives d'état varie considérablement d’un pays africain à l’autre, de plus de 80% au Niger et au Burundi à moins de 40% au Nigéria, au Libéria, et à São Tomé et Principe.
  • La confiance institutionnelle est liée aux perceptions de la corruption. Quand les gens estiment que ses titulaires de charge sont honnêtes, ils sont susceptibles de considérer une institution digne de confiance – et vice versa s'ils estiment les fonctionnaires intéressés.
  • Les institutions dignes de confiance contribuent à atteindre les objectifs de développement que les Africains affirment vouloir. Pour chacune des priorités de développement mentionnées par le grand public, la confiance en l'état est liée à des appréciations populaires positives de la performance du gouvernement.

Dans un discours mémorable prononcé devant le Parlement ghanéen le 11 juillet 2009, le Président américain Barack Obama a affirmé que « l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts; elle a besoin d’institutions fortes ». Il a continué, se référant aux « parlements forts, forces de police honnêtes, (et) juges indépendants » comme des institutions qui permettent de faire en sorte que les gouvernements « respectent la volonté des populations (et) gouvernent par consentement et non par coercition ». Faisant mention de la bonne gouvernance comme élément clef de la prospérité, il a ajouté: « Il ne s’agit pas seulement d’organiser des élections. Il s’agit également de ce qui se passe entre deux élections ».

Dans le même ordre d’idées, les Nations Unies identifie la bonne gouvernance comme composante essentielle de la réduction de la pauvreté et du développement socioéconomique. L’objectif du Développement Durable des Nations Unies Numéro 16 identifie explicitement les « institutions efficaces et responsables » comme éléments essentiels au développement. Cependant, l’efficacité des états fait singulièrement défaut depuis trop longtemps dans trop de pays. Les états qui ont des institutions faibles peuvent devenir des refuges pour les extrémistes, des lieux de catastrophes sur le plan humanitaire et des droits de l’homme, et l’origine de crises de santé publique. Ainsi, même si les priorités en matière de politiques de développement évoluent pour mieux faire face aux divers aspects de l’insécurité humaine, le besoin d’institutions de grande qualité et de grande efficience se fera toujours sentir.

Cette dépêche d’Afrobaromètre se penche sur la question de savoir si les citoyens africains pensent que les institutions politiques – de la présidence de la république aux collectivités locales – sont dignes de leur confiance et si la confiance publique impacte les résultats de développement. Nous nous focalisons sur la fiabilité des institutions aux yeux des peuples comme façon pratique et brève de résumer la qualité et l’efficacité des institutions politiques vues par l’opinion publique.

L’analyse se déroule sur trois étapes. D’abord, nous décrivons les variations transnationales dans les niveaux de confiance des citoyens en plusieurs types d’institutions d’état et examinons les tendances de ces attitudes avec le temps. En second lieu, nous identifions un facteur majeur – peut-être causal – qui explique la méfiance institutionnelle, à savoir les perceptions publiques qui veulent que les fonctionnaires d’état sont corrompus. Troisièmement, nous présentons des rapports entre les institutions dignes de confiance et quelques résultats de développement sélectionnés, qui suggèrent que des institutions dignes de la confiance du public sont essentielles à une quête fructueuse du développement.

Michael Bratton

Michael is a co-founder and board member at Afrobarometer

E. Gyimah-Boadi

Gyimah is the chairman of the board of directors at Afrobarometer