- En cette année électorale chargée, les Africains font preuve d’un attachement indéfectible à la démocratie.
- Les majorités sont favorables aux élections, à la liberté des médias et à la limitation des mandats présidentiels.
Une majorité d’Africains continuent de préférer la démocratie à toute autre forme de gouvernement, selon la dernière enquête d’Afrobarometer. Plus de six personnes sur 10 interrogées préfèrent un gouvernement responsable à un gouvernement qui « fait avancer les choses ».
La direction d’Afrobarometer a partagé certains de ces résultats de recherche mercredi lors d’une conférence de presse qui a abordé les élections, les changements climatiques, la gouvernance et les conditions économiques.
Pour un public de journalistes, de représentants de la société civile, de chercheurs et d’autres parties prenantes, le DG Joseph Asunka a souligné certains des progrès récents d’Afrobarometer, notamment l’adoption d’une stratégie sur 10 ans pour les cinq prochaines séries d’enquêtes. Il a noté qu’Afrobarometer a réalisé des enquêtes dans un nombre record de 33 pays africains en 2022 – plus de 40 000 entretiens en face à face avec des citoyens dans les villes et les zones rurales à travers le continent.
Concernant la gouvernance, Asunka a déclaré que la situation générale est encourageante, avec un large soutien populaire aux pratiques démocratiques. « À travers le continent, la bonne nouvelle est que les Africains sont toujours fermement attachés à la démocratie ; cela reste l’opinion majoritaire. Ils préfèrent la démocratie à toute autre forme de gouvernement », selon Asunka, ajoutant qu’une nette majorité d’Africains restent favorables aux élections, au contrôle parlementaire du président, à la liberté des médias et à la limitation du mandat présidentiel.
Dans 20 pays interrogés en 2021/2022, 67% des personnes interrogées ont exprimé une préférence pour la démocratie « par rapport à tout autre type de gouvernement », et de larges majorités ont rejeté les alternatives non démocratiques telles que le règne d’un seul homme (81%).
Les participants ont appris que la plupart des Africains décrivent leurs conditions économiques comme mauvaises et attribuent aux gouvernements de mauvaises notes de performance sur des questions économiques critiques telles que la création d’emplois et la gestion de l’économie. Le chômage reste la priorité politique citée par les Africains, suivi de près par la gestion de l’économie.
En ce qui concerne les changements climatiques, seulement environ la moitié (51%) des citoyens déclarent avoir entendu parler du phénomène. Mais parmi ceux qui sont au courant des changements climatiques, les trois quarts (74%) souhaitent que leurs gouvernements prennent des mesures pour le climat, même à un coût économique considérable.
Dans ses prochaines enquêtes du Round 10, Afrobarometer inclura de nouveaux modules sur les droits sexuels et reproductifs, la migration, la jeunesse et l’accès à la justice. D’autres plans incluent le lancement d’initiatives de renforcement des capacités pour les journalistes et les groupes de la société civile dans l’analyse des données et les méthodes de recherche par sondage.
E. Gyimah-Boadi, co-fondateur et président du conseil d’administration d’Afrobarometer, a déclaré que ces résultats arrivent à point nommé alors que la nation la plus peuplée du continent, le Nigeria, se prépare pour son élection présidentielle le 25 février. Ils coïncident également avec une année électorale chargée pour le continent : Une douzaine de pays devraient élire de nouveaux dirigeants cette année. Afrobarometer, lui aussi, se trouve à un moment charnière de ses 24 années d’existence.
« L’année 2022 a été remarquable. Premièrement, nous avons sondé 33 pays cette année-là, une réalisation record en une seule année civile et la première du genre dans notre histoire », a déclaré Gyimah-Boadi. Il poursuit en disant : « Plus important encore, la demande de nos données et analyses de la part des acteurs politiques et de développement sur le continent et dans le monde a considérablement augmenté.
« Alors que nous regardons vers l’avenir, nous restons fidèles à notre mission de partager en permanence des informations basées sur des données et des options politiques fondées sur des preuves. Et nous sommes convaincus que nos efforts produiront des résultats tangibles pour les citoyens », ajoute Gyimah-Boadi.
Le directeur des enquêtes Boniface Dulani, la directrice des analyses Carolyn Logan, la responsable de la gestion des données Jamy Felton et la responsable du renforcement des capacités Dominique Dryding ont fourni des informations d’experts lors de la conversation approfondie, animée par la directrice des communications d’Afrobarometer Nafissatou Ndiaye Diouf.
Citations des panélistes
Boniface Dulani, directeur des enquêtes : « Pour la première fois dans l’histoire d’Afrobarometer, nous avons réalisé 33 sondages réguliers en une année civile. Cela représente une moyenne de près de trois sondages par mois. Cela a porté à 37 le nombre total d’enquêtes du Round 9. Les 33 enquêtes réalisées en 2022 ont impliqué plus de 40.000 entretiens individuels avec des citoyens ordinaires à travers le continent ».
Carolyn Logan, directrice des analyses : « L’objectif d’Afrobarometer est d’atteindre de nombreux publics divers avec nos résultats, des Africains ordinaires aux décideurs politiques de haut niveau, des journalistes, des défenseurs des politiques, des universitaires, des chefs d’entreprise et autres, afin que les voix africaines soient entendues dans les débats politiques à travers de nombreux canaux différents ».