- En moyenne à travers 39 pays africains, plus de la moitié (55%) des adultes ont un niveau d'instruction secondaire (37%) ou post-secondaire (18%), tandis que 27% ont un niveau d'instruction primaire et 18% n'ont aucun niveau d'instruction formelle. o Le niveau d'instruction varie considérablement d'un pays à l'autre et d'un groupe démographique à l'autre, ce qui reflète les disparités observées chez les femmes, les pauvres et les habitants des zones rurales. Les jeunes Africains sont plus instruits que leurs aînés.
- Presque la moitié (48%) des Africains déclarent que les enfants d'âge scolaire qui ne sont pas scolarisés constituent un problème « assez fréquent » ou « très fréquent » dans leur communauté, avec un taux atteignant 83% au Libéria et 71% en Angola.
- Trois quarts (74%) des citoyens qui ont eu affaire aux écoles publiques au cours de l'année précédente déclarent avoir facilement obtenu les services dont ils avaient besoin. o Et trois quarts (74%) affirment que les enseignants ou d'autres responsables des écoles les ont traités avec respect. o Mais un sur cinq (19%) des répondants déclarent avoir dû verser des pots-de-vin pour obtenir les services nécessaires, cette proportion variant de 2% au Cabo Verde à 50% au Libéria. Les répondants pauvres sont deux fois plus susceptibles que les citoyens aisés de déclarer avoir dû verser un pot-de-vin à un enseignant ou un responsable d'école.
- Moins de la moitié (46%) des Africains pensent que leur gouvernement a une performance « assez bonne » ou « très bonne » en matière d'éducation, tandis que 52% lui attribuent de piètres notes.
- L'éducation se classe au sixième rang des problèmes les plus importants auxquels les Africains souhaitent que leurs gouvernements s'attaquent, mais elle occupe la première place au Libéria et en Mauritanie.
L’Afrique subsaharienne affiche les taux les plus élevés au monde d’enfants non scolarisés, dont plus d’un enfant âgé de 6 à 11 ans sur cinq et presque trois enfants âgés de 15 à 17 ans sur cinq (Institut de Statistique de l’UNESCO, 2024 ; UNESCO, 2023).
La quête de l’éducation, essentielle au progrès sociétal et à l’épanouissement individuel, est un défi mondial souligné par l’Objectif de Développement Durable No. 4 des Nations Unies (2024), qui invite les pays à « Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ».
En dépit des progrès enregistrés en termes de scolarisation dans le primaire (Banque Mondiale, 2023), les pays africains se heurtent à des obstacles persistants qui les empêchent d’atteindre cet objectif, qu’il s’agisse des frais de scolarité, du nombre insuffisant d’écoles rurales ou de la pénurie d’enseignants qualifiés (Klapper & Panchamia, 2023 ; Mayekoo, 2023).
Comme dans la plupart des régions du monde, la pandémie de COVID-19 a entraîné un recul majeur des objectifs liés à l’éducation dans les pays africains, les enfants ayant perdu des mois – voire des années – d’enseignement (Asim, Gera & Singhal, 2022 ; Human Rights Watch, 2020 ; UNICEF Afrique, 2022). Les pays d’Afrique subsaharienne ont enregistré en moyenne plus de 30 semaines de fermeture des écoles (Nations Unies, 2022), ce qui a eu pour effet d’accroitre les taux d’abandon scolaire et d’exacerber les inégalités sociales et entre sexes (Kidman, Breton, Behrman & Kohler, 2022 ; Klapper & Panchamia, 2023 ; Davids, 2023 ; Warah, 2022).
Les résultats des enquêtes du Round 9 d’Afrobarometer réalisées dans 39 pays africains révèlent que si les jeunes citoyens sont plus instruits que leurs aînés, le niveau d’instruction varie considérablement d’un pays à l’autre et reflète des disparités persistantes chez les femmes, les pauvres et les habitants des zones rurales. De nombreux répondants signalent que les enfants non scolarisés constituent un problème fréquent dans leur communauté.
La plupart des adultes qui ont récemment eu affaire à une école publique disent qu’il leur a été facile d’obtenir les services dont ils avaient besoin et qu’ils ont été traités avec respect, bien qu’une minorité non négligeable parmi eux déclarent avoir dû verser des pots-de-vin.
Globalement, moins de la moitié des Africains sont satisfaits de la performance gouvernementale sur la question de l’éducation, laquelle se classe au sixième rang des problèmes les plus importants qui, selon les citoyens, requièrent une action urgente.