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Key findings
  • En moyenne, dans 34 pays, moins de la moitié des Africains (44%) estiment que leurs élections fonctionnent bien tant qu’elles permettent aux électeurs de destituer les dirigeants qui ne comblent pas leurs attentes. A peu près la même proportion (42%), à travers 22 pays où une deuxième question a été posée, pensent qu’elles fonctionnent bien tant qu’elles garantissent que leurs représentants au Parlement reflètent l’opinion des électeurs (Figure 1).
  • En moyenne, trois quarts (75%) des Africains affirment vouloir choisir leurs dirigeants par des élections régulières, libres et transparentes, dont 51% qui se disent « tout à fait » convaincus de cette nécessité (Figure 5).
  • Plus de six Africains sur 10 (63%) estiment que la concurrence multipartite est nécessaire pour donner aux électeurs de véritables choix, tandis que 35% affirment que la présence de nombreux partis ne fait que créer des divisions et de la confusion. L’opposition à la compétition multipartite est majoritaire seulement dans trois pays, le Sénégal (53%), la Tunisie (59%) et le Lesotho (62%) (Figure 9).
  • La participation aux élections est aussi élevée que le soutien aux élections : Près de trois quarts (71%) des Africains (à l’exclusion de ceux qui étaient trop jeunes pour voter) déclarent avoir voté aux dernières élections dans leur pays. La participation aux campagnes électorales est beaucoup plus modeste, bien qu’environ un tiers (35%) affirment avoir assisté à un meeting de campagne et un sur six répondants (17%) déclarent avoir travaillé pour un candidat ou un parti (Figure 11).
  • Près de neuf Africains sur 10 (87%) affirment se sentir « assez » ou « entièrement » libres de voter pour les candidats de leurs choix sans se sentir sous pression, dont des fortes majorités dans chaque pays (Figure 14).

Pour les spécialistes de l’Afrique, les années 1990 ont marqué une période de renouveau démocratique (Joseph, 1997 ; Schraeder, 1995). Le recul de la démocratie à travers le monde au cours de la dernière décennie (Freedom House, 2019) a également touché l’Afrique (Logan & Penar, 2019 ; Gadjanova, 2018), bien que les résultats des sondages d’Afrobarometer suggèrent que si la démocratie en Afrique laisse à désirer, c’est plus dans la fourniture de biens démocratiques que par rapport aux aspirations des citoyens (Gyimah-Boadi, 2019).

Même si les élections ne constituent pas nécessairement une preuve de la démocratie, la tenue d’élections libres et transparentes est une caractéristique de la redevabilité et une composante fondamentale d’une démocratie fonctionnelle (Lindberg, 2006). La Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance (Union Africaine, 2007) renforce ce lien et fixe des standards électoraux pour le continent.

Quand bien même les élections sont institutionnalisées dans une majorité de pays africains (Posner & Young, 2007), les analystes ont fait valoir qu’un changement de pouvoir ne correspond pas forcément à une plus grande consolidation démocratique (Donner, 2020). En outre, des inquiétudes ont été exprimées quant au fait que les élections africaines sont de plus en plus controversées et marquées par la peur (Jenkins, 2020). Dans certains cas, les élections ne sont guère plus que des tremplins pour les dirigeants qui, une fois en fonction, subvertissent les institutions démocratiques pour consolider leur position (Onyulo, 2017).

À la lumière de ces développements, comment les Africains perçoivent-ils la qualité et l’efficacité de leurs élections ? Les données de sondages d’Afrobarometer réalisés en 2019/2021 dans 34 pays africains révèlent que si la plupart des Africains estiment que les élections sont le meilleur moyen de choisir leurs dirigeants, le soutien populaire aux élections a régressé, et une minorité seulement considèrent que les élections contribuent à la mise en place d’un pouvoir représentatif et responsable.

Dans la droite ligne de Bratton et Bhoojedhur (2019), nous constatons que le vote et le sentiment de confiance dans les élections sont renforcés lorsque les citoyens estiment que leurs élections sont libres et transparentes et qu’elles constituent des moyens efficaces leur permettant de tenir pour responsable les dirigeants.

 

Fredline M’Cormack-Hale

Fredline M’Cormack-Hale is the co-national investigator for Sierra Leone.

Mavis Zupork Dome

Mavis Zupork Dome is the national investigator for Ghana.