- La plupart des Africains (95%) s'identifient à une confession religieuse. En moyenne à travers 34 pays, plus de la moitié (54%) se disent chrétiens, tandis que 36% déclarent être musulmans, 4% disent appartenir à d'autres religions et 5% ne se reconnaissent dans aucune religion (Figure 1).
- La plupart des Africains (95%) s'identifient à une confession religieuse. En moyenne à travers 34 pays, plus de la moitié (54%) se disent chrétiens, tandis que 36% déclarent être musulmans, 4% disent appartenir à d'autres religions et 5% ne se reconnaissent dans aucune religion (Figure 1).
- En moyenne dans 34 pays, 17% des Africains déclarent que « la plupart » ou « tous » les chefs religieux sont corrompus – la moitié de ceux qui constatent une corruption généralisée au sein de la Présidence (35%), du Parlement (38%) et des tribunaux (35%). En outre, 43% des répondants estiment que « certains » leaders religieux sont mêlés à des actes de corruption, tandis que 34% affirment qu'aucun d'entre eux n'est corrompu (Figure 6).
- Moins de la moitié des chrétiens et des musulmans (46% chacun) se disent « plutôt probables » ou « très probables » de chercher à se faire vacciner. Une plus grande proportion (54%) des répondants qui s'identifient à d'autres religions ou sans religion se disent prêts à le faire (Figure 8).
- En moyenne dans les 14 pays où Afrobarometer a posé des questions sur la violence des extrémistes religieux ou politiques, 6% des répondants affirment avoir été personnellement victimes de cette violence au cours des deux années précédentes, tandis que 18% déclarent avoir craint d'en être victimes sans toutefois y être confrontés. L'expérience de la violence extrémiste était la plus courante au Nigéria et au Cameroun (14% chacun), tandis que les niveaux de crainte sans expérience de la violence étaient les plus élevés au Burkina Faso (34%), au Mali (30%) et en Mozambique (26%) (Figure 22).
Certains chefs religieux ont été louangés aux quatre coins du monde pour avoir combattu la COVID-19 (Département d’État Américain, 2021 ; Organisation Mondiale de la Santé, 2020). D’autres ont été critiqués pour avoir favorisé la propagation de la pandémie (Lee, Lim, Xavier, & Lee, 2022 ; Maina, 2022). Ces deux réactions témoignent du pouvoir qu’exercent les chefs religieux, soulignant leur capacité à influencer le comportement de milliards de personnes (Blevins, 2020 ; Network for Religious and Traditional Peacemakers, 2021).
Les opinions des citoyens d’Afrique confirment ce pouvoir. Les résultats d’enquêtes nationales réalisées dans 34 pays africains en 2019/2021 indiquent que les adultes s’identifient massivement à une croyance religieuse et sont beaucoup plus susceptibles de faire confiance aux responsables religieux qu’aux responsables politiques. La religiosité et les opinions des chefs religieux ont des implications importantes pour de nombreux aspects de la vie, de la pratique quotidienne de la tolérance sociale à la manière dont les communautés réagissent à une crise sanitaire mondiale.
Sur la base d’entretiens réalisés dans 15 pays sondés au cours de la pandémie, les opinions populaires relatives à la COVID-19 suggèrent que les responsables religieux ont encore beaucoup de marge de manœuvre pour faire bouger les choses s’ils le souhaitent. Moins de la moitié des chrétiens et des musulmans se disent susceptibles de chercher à se faire vacciner, et la majorité de tous les adultes pensent que la prière est plus efficace qu’un vaccin pour prévenir l’infection à la COVID-19, une conviction qui les rend moins susceptibles de chercher à se faire vacciner. Mais la confiance populaire dans les chefs religieux signifie qu’ils pourraient probablement utiliser leur influence pour accroître la réceptivité aux vaccins.
En fait, ceux qui disent faire confiance aux chefs religieux sont déjà un peu plus susceptibles de faire confiance à la capacité du gouvernement à garantir la sécurité des vaccins, et moins susceptibles de dire qu’ils ne se feront pas vacciner, ce qui suggère que la religion et la santé publique ne sont pas forcément des rivales pour les convictions des gens.
Pour ce qui est de la tolérance religieuse et la liberté de religion, la grande majorité des Africains expriment des attitudes accueillantes envers les personnes d’origines religieuses différentes, et la plupart estiment que la diversité religieuse, ethnique et raciale renforce les communautés plus qu’elle ne les fragilise. Les données recueillies indiquent néanmoins que la discrimination religieuse par le gouvernement et les autres citoyens n’est pas chose rare.