- En moyenne, dans 36 pays africains interrogés en 2021-2022, plus de la moitié (52%) des Africains déclarent avoir entendu parler des changements climatiques, tandis que 46% déclarent ne pas en avoir entendu parler. La sensibilisation varie considérablement selon les pays, d'environ 80% aux Seychelles à seulement 22% en Tunisie.
- Parmi ceux qui sont informés des changements climatiques : Près des trois quarts (73%) déclarent qu’ils ont un impact négatif sur leur vie. Ce point de vue est particulièrement répandu à Madagascar (91%), au Lesotho (88%), à Maurice (86%), au Malawi (86%) et au Bénin (85%). Peu de citoyens sont satisfaits des efforts des gouvernements, des pays développés, des entreprises et de l’industrie ainsi que des citoyens pour lutter contre les changements climatiques, et la plupart exigent « beaucoup plus » de ces différentes parties prenantes. Des majorités dans les 36 pays veulent que leur gouvernement prenne des mesures immédiates pour limiter les changements climatiques, même si ces mesures sont coûteuses, entraînent des pertes d'emploi ou pèsent sur l'économie. Dans 14 pays, au moins 80% des citoyens sensibilisés aux changements climatiques partagent ce point de vue.
- Près des trois quarts (73%) des personnes interrogées estiment que les femmes devraient avoir les mêmes droits que les hommes en matière de propriété foncière et d'héritage, tandis qu'une majorité plus faible (58%) de répondants soutiennent l'égalité des droits en matière d'embauche. Les trois quarts (75%) des citoyens estiment que les femmes devraient avoir les mêmes chances que les hommes de briguer des fonctions politiques, rejetant l'idée selon laquelle les hommes seraient de meilleurs dirigeants politiques et devraient donc être prioritaires en tant que candidats. C'est l'opinion majoritaire dans tous les pays étudiés, à l'exception du Soudan où une faible majorité (53%) de citoyens affirment que les hommes font de meilleurs dirigeants. Si une grande majorité (79%) des citoyens pensent qu'une femme gagnera en popularité dans la communauté si elle se présente aux élections, une proportion significative pense également qu'il est probable qu'elle soit critiquée ou harcelée (52%) et qu'elle soit confrontée à des problèmes avec sa famille (40%). Les répondants considèrent la violence fondée sur le genre comme le problème le plus important lié aux droits des femmes auquel leur gouvernement et leur société doivent s'attaquer. Mais ils sont divisés sur la question de savoir si la violence domestique doit être traitée comme une affaire criminelle (50%) ou comme une affaire privée (47%).
- Une nette majorité des Africains expriment leur soutien à la démocratie et à une gouvernance responsable. Les deux tiers (66%) déclarent préférer la démocratie à tout autre système de gouvernance. Des majorités encore plus larges rejettent les alternatives non démocratiques : Le « régime d'un seul homme » (80%), le « régime d'un parti unique » (78%) et le régime militaire (67%).
- Ils sont aussi majoritaires à approuver les normes, les institutions et les pratiques associées à la gouvernance démocratique, notamment le choix des dirigeants politiques par les urnes (75%), l'imposition de limites constitutionnelles au mandat présidentiel (74%), la concurrence multipartite (64%), la liberté des médias (65%) et la redevabilité du gouvernement (61%).
- Dans 30 pays régulièrement interrogés entre 2014/2015 et 2021/2022, les citoyens ont été largement constants au fil du temps dans leur demande de démocratie et de gouvernance responsable à travers de nombreux indicateurs.
- Cependant, la préférence pour la démocratie est désormais une opinion minoritaire dans quatre pays : Mali (39%), Afrique du Sud (43%), Angola (47%) et Lesotho (49%). Entre 2014 et 2022, le soutien à la démocratie a fortement diminué dans plusieurs pays : Mali (chute de 36 points de pourcentage), Burkina Faso (-26 points), Afrique du Sud (-21 points) et Guinée (-15 points).
Alors que les dirigeants du monde se réunissaient à New York pour l’Assemblée Générale des Nations Unies et pour le prochain sommet sur l’ambition climatique convoqué par le Secrétaire Général de l’ONU, António Guterres, une délégation d’Afrobarometer a tenu une rencontre de quatre jours avec les acteurs américains en charge de la politique africaine à Washington, D.C., mettant en lumière les points de vue des Africains sur les changements climatiques, la démocratie, la gouvernance, l’égalité genre et la jeunesse.
Lors des réunions organisées par l’Institut pour la paix des États-Unis, la délégation d’Afrobarometer a présenté les derniers résultats du réseau sur les changements climatiques, la démocratie et l’égalité genre aux représentants du Département d’État américain et de l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID), des organisations non gouvernementales et d’autres défenseurs de la démocratie et de la gouvernance. Les représentants d’Afrobarometer ont également rencontré Andrew Dabalen, économiste en chef pour l’Afrique de la Banque Mondiale, et son équipe, ainsi que l’équipe du Programme Afrique du National Endowment for Democracy (NED) dirigée par le directeur principal Dave Peterson.
Les enquêtes du Round 9 d’Afrobarometer menées en 2021-2022 offrent des informations critiques sur les points de vue, les aspirations et les expériences des citoyens africains en matière de gouvernance, de démocratie et de changements climatiques, questions qui figurent en bonne place à l’ordre du jour de l’Assemblée Générale des Nations Unies 2023.
« Nos résultats mettent en lumière des questions clés d’intérêt pour les décideurs politiques, en offrant des informations qui reflètent les aspirations et les expériences vécues des Africains en matière de changements climatiques, de démocratie et de gouvernance », a déclaré E. Gyimah-Boadi, président du conseil d’administration d’Afrobarometer. « Ces mesures devraient résonner de manière retentissante dans les instances de décision à l’Assemblée Générale des Nations Unies, appelant à une action concertée ».