- En moyenne à travers 39 pays, la majorité (58%) des Africains déclarent que la corruption s'est « quelque peu » ou « beaucoup » accrue dans leur pays au cours de l'année précédente (Figure 1). Par rapport à 2014/2015, 12 pays ont enregistré des hausses à deux chiffres de la perception de l'aggravation de la corruption, y compris un bond de 39 points de pourcentage au Sénégal, tandis que les baisses ont atteint le chiffre remarquable de 61 points au Bénin. Plus des deux tiers (68%) des citoyens affirment que « certaines » ou « beaucoup » de ressources destinées à lutter contre la pandémie de COVID-19 ont été perdues du fait de la corruption.
- Presque la moitié (46%) des Africains déclarent que « la plupart » ou « tous » les fonctionnaires de police sont corrompus, la pire appréciation des 11 institutions et leaders sur lesquels portait l'enquête. Les agents des impôts, les fonctionnaires et les responsables de la Présidence arrivent en deuxième position, à 38% (Figure 2).
- Parmi les citoyens qui ont eu recours à certains services publics au cours de l'année précédente, beaucoup déclarent avoir dû verser des pots-de-vin pour obtenir l'assistance de la police (36%), éviter des problèmes avec la police (37%), obtenir un document administratif (31%) ou bénéficier de services dans une structure sanitaire publique (20%) ou dans une école publique (19%) (Figure 3). La déclaration de versement de pots-de-vin varie considérablement d'un pays à l'autre. Par exemple, l'obtention d'un document administratif a nécessité que 68% des demandeurs versent des pots-de-vin au Congo-Brazzaville, contre 1% au Cabo Verde et aux Seychelles.
- Deux Africains sur trois (67%) déclarent que leur gouvernement ne parvient pas à lutter efficacement contre la corruption (Figure 4).
- Seul un Africain sur quatre (26%) affirment que les citoyens peuvent dénoncer les actes de corruption aux autorités sans craindre de représailles (Figure 5).
La majorité des Africains affirment que la corruption dans leur pays est en hausse, que leur gouvernement échoue dans ses efforts pour la combattre et que les citoyens ordinaires risquent des représailles s’ils signalent la corruption aux autorités, révèle le dernier profil panafricain d’Afrobarometer.
Publié en vue de la Journée Internationale de Lutte Contre la Corruption (9 décembre), le rapport d’Afrobarometer est basé sur des enquêtes représentatives au niveau national dans 39 pays africains.
Les résultats montrent que parmi les institutions publiques clés, la police est la plus largement perçue comme corrompue. Un nombre important de citoyens déclarent avoir dû payer des pots-de-vin pour obtenir l’aide de la police ou éviter des problèmes avec la police, ainsi que pour obtenir des documents et des services dans les établissements de santé et les écoles publics.
Les évaluations des citoyens varient considérablement d’un pays à l’autre : Le Gabon, l’Afrique du Sud, le Nigéria, le Libéria et l’Ouganda enregistrent certains des niveaux de corruption perçus les plus élevés dans les principales institutions publiques, tandis que les Seychelles, le Cap-Vert, la Tanzanie et Maurice affichent certains des niveaux les plus bas.