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« Le bien-être des citoyens dépend du fait qu’ils bénéficient d’une sécurité personnelle, qui leur garantit ainsi qu’à leurs propriétés d’être exempts de violence et de vol », d’après le Legatum Institute (2019). « Un environnement sûr et stable est nécessaire pour attirer les investissements et soutenir la croissance économique. En bref, une nation ne peut prospérer que dans un environnement de sécurité et de sûreté pour ses citoyens ».

Fort de ces enjeux, tout état du monde devrait avoir la sécurité au cœur de ses priorités (Roché, 1998). La Côte d’Ivoire n’est pas une exception. Au sortir de la crise post-électorale qu’elle a connue en 2010, ses institutions de sécurité nationale n’avaient plus les capacités structurelles et humaines nécessaires pour assurer non seulement la protection adéquate des citoyens, mais aussi la paix et la réconciliation nationale (Dieng, 2012). C’est ainsi que le gouvernement va décider d’asseoir une réforme du secteur de la sécurité (RSS) en 2012 (Konadjé, 2012). Celle-ci a consisté à réorganiser les Forces de Défenses et de Sécurité (FDS), à les former, les équiper, et les déployer sur toute l’étendue du territoire (Pascal, 2013).

Les premiers résultats ont été annoncés, le 31 décembre 2014, par le Président Alassane Ouattara, qui se félicitait d’une amélioration de la sécurité du pays, ramenée à un niveau similaire à celui de New York ou Génève (Abidjan.net, 2015). Cependant, plusieurs recherches tendent à relativiser cette information (Leboeuf, 2016; Silwé, Koné, & Davis, 2017). En effet, les classements de la Côte d’Ivoire suivant certains indices internationaux de grandes renommées confirment que les efforts pour garantir aux Ivoiriens un bon niveau de sécurité semblent encore insuffisants.

Par exemple, la Côte d’Ivoire est classée 132e sur 167 pays d’après le sous-indice de sécurité et sûreté du Legatum Prosperity Index (Legatum Institute, 2019), qui utilise comme indicateurs les guerres et conflits civils, le terrorisme, la terreur et la violence politique, les crimes violents, et les crimes liés à la propriété. Dans un autre classement moins flatteur, effectué à partir du sous-indice de sécurité individuelle du Social Progress Index (Social Progress Imperative, 2020), tenant compte des mesures du taux d’homicides, du niveau de crimes violents, des perceptions de la criminalité, du niveau de terreur politique, et des décès lors de trafics, le pays se positionne à la 128e place sur 163. Quant au sous-indice ordre et sécurité du World Justice Project (2020) Rule of Law Index, il positionne notre pays à la 84e place sur 128, prenant en considération les absences de crime, de conflit violent, et de réparation violente.

À la lumière des données des enquêtes Afrobarometer, nous observons que l’épineux problème de l’insécurité représente pour de nombreux Ivoiriens une question irrésolue. Leurs appréhensions persistantes en matière de criminalité et de conflits violents, ainsi que leur insatisfaction par rapport aux performances du gouvernement dans la prévention ou la résolution, nous confortent dans cette idée.

Pétanhangui Yéo

Pétanhangui A. Yéo est doctorant à l’Université Félix Houphouet-Boigny et associé de recherche au CREFDI à Abidjan.

Silwe Kaphalo Segorbah

Silwe Kaphalo Segorbah is the Executive Director of CREFDI and the National Investigator in Cote d’Ivoire

Joseph Koné

Research associate and finance officer at CREFDI