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La protection des droits et libertés individuels figure depuis des décennies à l’ordre du jour du continent africain et à l’ordre du jour mondial, formée notamment par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme des Nations Unies et par la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Mais la réalité sur le terrain est souvent bien loin des normes élevées énoncées dans ces documents.

Ces derniers mois, le monde a vu les gouvernements algérien et soudanais tenter d’étouffer, souvent violemment, les protestations populaires. Et au cours des deux dernières années, le gouvernement a été témoin d’un large éventail d’attaques contre les libertés civiles et les libertés individuelles. Le Cameroun a fermé le service Internet pendant des mois dans les régions anglophones du pays, et le Zimbabwe a fait de même dans un effort pour courtcircuiter les efforts de l’opposition pour organiser des manifestations. Les gouvernements ont réagi avec violence à des manifestations dans des pays aussi divers que le Burundi, le Sénégal, le Togo, et la Zambie. L’Ouganda taxe maintenant l’utilisation des médias sociaux, tandis que la Tanzanie exige des licences coûteuses pour les personnes qui veulent bloguer. Dans certains pays à travers du continent, la surveillance gouvernementale, les lois restrictives sur les médias, et d’autres tactiques de restriction de la liberté semblent être en hausse. Le rapport Liberté dans le Monde 2019 de Freedom House était intitulé « Démocratie en Retraite », et la section Afrique figurait sous le titre « Ouvertures historiques [en Angola, en Éthiopie, et en Gambie] contrebalancées par des restrictions insidieuses ailleurs » (Freedom House, 2019).

Comment les citoyens africains perçoivent-ils et interprètent-ils la situation des libertés politiques et civiles dans leurs pays respectifs? Ce rapport prend la mesure de la demande populaire et de l’offre gouvernementale en matière de droits et libertés individuels fondamentaux, telle qu’elle ressort des enquêtes Afrobaromètre du Round 7, menées dans 34 pays entre fin 2016 et fin 2018. Il examine également comment les attitudes, les expériences, et les perceptions ont changé au cours de la dernière décennie.

Nous découvrons deux tendances troublantes. Premièrement, conformément aux alarmes lancées par Freedom House et d’autres, les citoyens reconnaissent généralement que l’espace civique et politique se referme à mesure que l’offre de liberté des gouvernements aux citoyens diminue. Mais les résultats révèlent également une baisse de la demande populaire de liberté, en particulier le droit de s’associer librement. De plus, nous constatons que les citoyens sont assez disposés à accepter que le gouvernement impose des restrictions aux libertés individuelles au nom de la protection de la sécurité publique. Dans un contexte où des extrémistes violents commettent des attentats dans un nombre croissant de pays, le public peut accepter que les gouvernements limitent de plus en plus les droits individuels et les libertés collectives. La peur de l’insécurité, de l’instabilité, et/ou de la violence peut amener les citoyens d’au moins certains pays africains à conclure que les libertés ont un coût ainsi que des avantages, et qu’il peut y avoir trop de liberté.

Pour le communiqué de presse, cliquez ici. Pour le rapport complet, cliquez sur “Télécharger maintenant” ci-dessous.

Carolyn Logan

Carolyn is the director of analysis and capacity building at Afrobarometer.

Peter Halley Penar

Peter Halley Penar previously served as a research assistant for Afrobarometer.