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La Charte Africaine de la Jeunesse énonce les droits et responsabilités des jeunes citoyens, affirmant que « les jeunes sont des partenaires, des actifs et une condition préalable au développement durable et pour la paix et la prospérité de l’Afrique » (Union Africaine, 2006, p. 2).1 L’Article 11 de la charte donne à chaque jeune citoyen « le droit de participer à toutes les sphères de la société » et demandent aux états d’encourager l’activisme des jeunes et d’assurer l’équité entre les sexes dans la représentation politique et la participation (p. 6).

Parmi les responsabilités, la charte cite la pleine participation à des devoirs civiques tels que le vote lors des élections et le bénévolat. L’Assemblée de l’Union Africaine (UA) a déclaré 2009-2018 la «Décennie de la Jeunesse Africaine» et a publié un plan d’action pour promouvoir l’autonomisation et le développement des jeunes à travers le continent, y compris en renforçant la représentation et la participation des jeunes citoyens dans les processus politiques (Union Africaine, 2011).

Les derniers résultats des enquêtes Afrobaromètre dans 36 pays révèlent un large fossé entre les aspirations énoncées dans le cadre de la politique de l’UA et la réalité de l’engagement politique des jeunes en Afrique. Les données montrent que les gouvernements africains et les partenaires au développement ont beaucoup à faire pour atteindre l’objectif de participation civique et politique chez les jeunes, en particulier les jeunes femmes.

La jeunesse africaine (les 18-35 ans) 2 signale des taux inférieurs d’engagement politique à ceux de leurs aînés à travers une variété d’indicateurs, y compris le vote aux élections nationales. Les jeunes citoyens sont également moins susceptibles de se livrer à des activités civiques telles que la participation aux réunions de la communauté et de se joindre à d’autres pour soulever une question. Bien que ces résultats soient cohérents avec la recherche sur les différences d’âge dans le taux de participation dans les démocraties avancées (exemple: l’Institut International pour la Démocratie et l’Assistance Electorale, 1999; Norris, 2002), l’enquête révèle en outre que le niveau d’engagement des jeunes a diminué au fil du temps, malgré l’introduction des politiques nationales et régionales d’autonomisation des jeunes.

L’engagement politique des jeunes femmes est inférieur à celui de leurs homologues masculins au regard de tous les indicateurs de l’étude, bien que ces différences soient plus petites pour les niveaux de vote et la participation à des manifestations ou des marches de protestation. Les conclusions sur les disparités entre les sexes dans les niveaux d’engagement sont conformes aux résultats du round précédent des enquêtes Afrobaromètre (2011/2013), qui montrent que les femmes africaines sont généralement moins susceptibles que les hommes de participer aux processus politiques, malgré un large soutien pour l’égalité à travers l’Afrique (voir la publication Afrobaromètre No. 8, disponible sur http://bit.ly/2aSt5cg).

La persistance des écarts entre les sexes, même chez les jeunes, est une preuve de la nécessité de beaucoup d’autres initiatives pour permettre aux jeunes femmes de renforcer leurs capacités et d’accroître leur participation – en particulier dans les pays d’Afrique de l’Ouest, qui relèvent les écarts les plus importants sur la plupart des indicateurs. Les femmes représentent moins d’un quart (23%) des représentants parlementaires en Afrique sub-saharienne et une représentation encore plus faible dans les pays arabes (18%) (Union Interparlementaire, 2016). Stimuler leur représentation pour atteindre l’objectif de l’UA de la parité entre les sexes nécessite probablement d’augmenter la participation des jeunes femmes à des niveaux inférieurs du processus politique. Une plus grande éducation civique pour tous les jeunes, et en particulier les jeunes femmes, peut être une stratégie pour aller vers l’aspiration de l’UA d’une citoyenneté jeune et autonome qui agit comme un agent pour la prospérité, la paix, et le développement sur le continent.

Cliquez sur “Télécharger maintenant” ci-dessous pour le rapport complet . Pour le communiqué de presse, cliquez ici.

Rorisang Lekalake

Rorisang Lekalake is a senior analyst/methodologist at Afrobarometer

E. Gyimah-Boadi

Gyimah is the chairman of the board of directors at Afrobarometer