De nouvelles conclusions de l’Afrobaromètre, tirées d’enquêtes réalisées dans 34 pays – chiffre sans précédent – entre octobre 2011 et juin 2013,1 révèlent un mécontentement général vis-à-vis des conditions économiques actuelles, et ce malgré une décennie de forte croissance. Les Africains rejettent massivement la façon dont les gouvernements gèrent leurs économies, les notant sévèrement sur les thèmes de la création d’emplois, de l’amélioration des conditions de vie des pauvres et de la réduction des écarts de richesse.
La croissance économique ne semble profiter qu’à une minorité, de l’avis des Africains moyens ayant pris part aux enquêtes de l’Afrobaromètre. Les économies en croissance ne créent pas suffisamment d’emplois ni n’améliorent tangiblement la vie des pauvres d’Afrique. Ces chiffres, preuve d’une croissance exceptionnelle du PIB, pourraient donc n’offrir que peu de réconfort aux personnes sans emploi ou embourbées dans la pauvreté. L’opinion populaire est donc de plus en plus en décalage avec l’idée d’une « Afrique en essor » qui ne cesse de s’imposer parmi les responsables gouvernementaux et les investisseurs internationaux.