De nouvelles données de Round 5 de l’Afrobaromètre, recueillies dans 34 pays – chiffre sans précédent – entre octobre 2011 et juin 2013, montrent que la « pauvreté vécue » reste très répandue sur le continent. Ces données, se basant sur les opinions et les expériences de citoyens ordinaires, vont à l’encontre des projections de baisse du taux de pauvreté qui ont été dérivées des taux de croissance du PIB officiels. Pour les 16 pays dans lesquels ces questions ont été posées au cours de la dernière décennie, nous trouvons peu d’exemples d’une réduction systématique de la pauvreté vécue malgré un taux de croissance moyen du PIB de 4,8 % par an sur la même période. Bien que nous constations une réduction dans cinq pays (Cap-Vert, Ghana. Malawi, Zambie et Zimbabwe), la pauvreté vécue augmente dans cinq autres pays (Botswana, Mali, Sénégal, Afrique du Sud et Tanzanie). En général, donc, malgré des taux de croissance annoncés élevés, la pauvreté vécue par le peuple reste principalement inchangée. Ceci suggère que bien que la croissance soit une réalité, ses effets ne se répercutent pas sur les citoyens les plus pauvres (en fait, les inégalités de revenus sont peut-être en train d’empirer) ou encore, que les taux de croissance réels ne correspondent pas à ceux qui sont annoncés. Cependant, l’analyse fait également ressortir que les investissements dans les infrastructures et les services sociaux sont fortement liés aux niveaux plus faibles de pauvreté vécue.
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