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Briefing paper

BP47: Les Malgaches et la politique: quelques enseignements tirés des enquêtes Afrobaromètre de 2005

Afrobarometer Briefing Paper No. 47
1 Jan 2007 Madagascar
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La démocratie ne se réduit pas au mode de désignation des dirigeants par des élections libres et transparentes. Elle doit aussi se comprendre de façon plus large par l’ « exercice de la raison publique», c’est-à-dire par l’existence d’un débat public. Dans une démocratie, les citoyens doivent pouvoir participer aux discussions politiques et influencer les choix relatifs aux affaires collectives.

L’existence d’un tel débat public a plusieurs fonctions, comme l’a montré A. Sen1 , l’économiste d’origine indienne, prix Nobel d’économie en 1998. Le débat a une valeur intrinsèque pour la vie humaine et le bien–être des personnes en leur permettant de participer à la vie politique de la communauté à laquelle ils appartiennent ; il a une valeur constructive en permettant à la société toute entière de prendre conscience de ses besoins collectifs ; il a enfin une fonction instrumentale en amplifiant l’écoute accordée aux revendications politiques. A cet égard, la démocratie participative a un rôle protecteur pour les plus pauvres. A. Sen a par exemple montré que là où existait une société civile organisée, les famines ne pouvaient toucher qu’un nombre réduit de personnes, du fait de la pression à la redistribution des richesses exercée par l’opinion publique sur les gouvernants.

Il est donc fondamental pour la démocratie et le développement du pays que la politique ne soit pas qu’une affaire de professionnels et que tout un chacun soit en mesure d’accéder aux informations, de comprendre et discuter des options politiques, d’intervenir pour exprimer ses préférences. La société civile ne peut en effet jouer son rôle qu’avec des citoyens informés, intéressés et compétents.

Nous nous intéresserons ici à la citoyenneté des Malgaches et aux rapports qu’ils entretiennent avec la politique à partir des données de l’enquête Afrobaromètre de 2005. Cette enquête, extrêmement riche en informations nationales sur ces questions, permet aussi d’opérer des comparaisons roboratives avec les autres pays africains dans lesquels une enquête identique a été conduite. Pour Madagascar, l’enquête a été réalisée conjointement par l’INSTAT, le cabinet Coef-ressources et DIAL (Paris) auprès d’un échantillon représentatif au niveau national de 1350 adultes.