- Les jeunes malgaches (âgés de 18 à 35 ans) sont plus nombreux à avoir suivi des études secondaires ou post-secondaires (55%) que les générations plus âgées (40%- 42%).
- Mais les jeunes sont également plus susceptibles que leurs aînés d’être au chômage : 42% d’entre eux déclarent être sans emploi et être à la recherche d’un emploi, contre 11%-29% des cohortes plus âgées.
- Pour les Malgaches, outre les conditions économiques et la pénurie d'emplois, le manque de formation ou de préparation adéquate (30%), le manque d’expérience (27%) et l’inadéquation entre les qualifications scolaires et les exigences de l’emploi (16%) sont les trois principales barrières à l’emploi des jeunes dans le pays.
- La majorité (63%) des jeunes manifestent un intérêt plutôt pour l'entrepreneuriat, et 27% sont attirés par la fonction publique.
- Pour les jeunes, l'augmentation du coût de la vie est le problème le plus important du pays que le gouvernement devrait résoudre. Le crime et l’insécurité, la santé, l’éducation et les infrastructures/routes complètent les cinq principales priorités des jeunes. o En matière d’investissements supplémentaires pour aider la jeunesse, les jeunes mentionnent la création d’emplois comme domaine prioritaire, suivi de l’éducation et de la formation professionnelle.
- Environ la moitié des jeunes approuvent les efforts du gouvernement en matière d’amélioration des services de santé de base (53%), d’éducation (51%) et de réduction de la criminalité (51%). Ils ne sont que trois sur 10 (32%) à bien apprécier l’entretien des routes et des ponts, 25% la création d’emplois et 8% la stabilité des prix.
- Comme leurs aînés, la majorité des jeunes affirment que le pays se dirige dans « la mauvaise direction » (70%) et que la situation économique du pays est plutôt mauvaise (64%). o Seulement 23% des jeunes sont optimistes quant à l’avenir économique du pays.
- Les jeunes citoyens sont moins susceptibles que les aînés de voter aux élections, d’avoir la proximité avec un parti politique et de contacter les leaders.
En 2024, les jeunes âgés de 18 à 35 ans représentaient plus de 2,2 milliards de personnes, soit 27% de la population mondiale, incarnant un fort potentiel de transformation grâce à leur dynamisme et créativité (Nations Unies, 2024). Pourtant, beaucoup restent marginalisés, sans réelle intégration culturelle, économique ou politique. A Madagascar, où 500.000 jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail, ils sont surreprésentés parmi les demandeurs d’emploi et peinent à accéder à des formations adaptées aux besoins du marché (Belalahy, 2017 ; Kluve et al., 2019 ; Heriniaina, 2021). De plus, leur participation aux processus décisionnels politiques demeure limitée, freinant leur pleine contribution à la société (Mahasaky, 2024).
Face à ces difficultés, de nombreuses initiatives ont été mises en place pour améliorer l’employabilité et l’engagement citoyen des jeunes.
Le projet Better Education for Africa’s Rise II a renforcé la formation technique et professionnelle dans le secteur du textile afin d’aligner les compétences des jeunes sur les besoins du marché (UNESCO, 2018). Dans le secteur agricole, le gouvernement a lancé le programme de Promotion de l’Entrepreneuriat des Jeunes dans l’Agriculture et l’Agro industrie (Banque Africaine de Développement, 2024). Le Fonds Malgache de Formation Professionnelle (2024), créé en 2019, soutient des projets visant à améliorer la qualité des formations professionnelles et à encourager l’apprentissage en entreprise. Une plateforme numérique a également vu le jour pour aider les jeunes à accéder aux stages et aux premiers emplois (Syndicat des Industries de Madagascar, 2025). En parallèle, le Conseil Communal des Jeunes, lancé en 2015, vise à renforcer leur participation à la vie publique locale (SAHA, 2015). Plus récemment, 30 jeunes boursiers ont bénéficié d’une formation en leadership, entrepreneuriat et gouvernance, afin de renforcer leurs impacts dans leurs communautés (Ida, 2024).
Cette dépêche rend compte d’un module spécial d’enquête inclus dans le questionnaire Afrobarometer Round 10 pour explorer les expériences et les perceptions de la jeunesse malgache.
Selon les résultats, les jeunes restent les plus touchés par le chômage, malgré qu’ils soient plus instruits que leurs aînés. Les jeunes identifient comme principales barrières à l’emploi le manque de formation adéquate, le manque d’expérience et l’inadéquation entre leurs qualifications et les exigences du marché. La majorité d’entre eux se tournent vers l’entrepreneuriat comme voie privilégiée.
En matière de priorités nationales, les jeunes citent en tête l’augmentation du coût de la vie, suivie du crime et de l’insécurité, de la santé, de l’éducation et des infrastructures routières. Ils souhaitent des investissements publics accrus dans la création d’emplois, l’éducation et la formation professionnelle.
Quant à l’évaluation des performances du gouvernement sur leurs priorités, environ la moitié des jeunes se disent satisfaits de l’amélioration des services de santé de base, l’éducation et la réduction de la criminalité, mais seulement une minorité d’entre eux sont satisfaits de l’entretien des routes et des ponts et de la stabilité des prix.
Enfin, les jeunes partagent un regard critique sur la situation du pays, la majorité d’entre eux estimant que Madagascar va dans « la mauvaise direction » et décrivant l’économie comme mauvaise. Ils sont toutefois moins engagés politiquement, votant moins souvent, se sentant moins proches d’un parti et ayant moins de contacts avec les leaders.
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