- Plus de quatre Congolais sur 10 (43%) affirment avoir eu recours au service d’un centre de santé public au cours des 12 derniers mois.
- Parmi les Congolais qui ont fréquenté une clinique ou un hôpital public au cours des 12 derniers mois : o La majorité (56%) disent que c’était « difficile » ou « très difficile » d’obtenir les soins ou services médicaux dont ils avaient besoin. o Près de la moitié (45%) ont dû verser de pots-de-vin pour obtenir l’attention médicale. o La majorité d’entre eux ont déploré le coût non abordable des soins (83%), les longues attentes (73%), le mauvais entretien des infrastructures (70%) ou le manque de médicaments ou de matériels (69%) et/ou l’absence d’un membre du personnel (65%).
- Seulement 7% de Congolais disent disposer d’une couverture maladie. o Deux tiers (67%) des personnes bénéficiant d’une assurance médicale ont recours à une assurance maladie privée. Et plus des trois quarts (77%) se disent satisfaites de leur couverture. o Le manque d’information sur l’existence d’un service d’assurance maladie et son coût non abordable sont les principales barrières à l’adhésion des Congolais à une assurance santé.
- Trois quarts (75%) des Congolais disent s’inquiéter « quelque peu » ou « beaucoup » de ne pas pouvoir obtenir ou se payer des soins médicaux en cas de maladie.
- Plus de sept citoyens sur 10 (73%) soutiennent que le gouvernement devrait assurer un accès universel aux soins de santé, même si cela implique une hausse des impôts.
- Concernant la vaccination, près de neuf Congolais sur 10 (86%) estiment que les parents devraient être obligés de faire vacciner leurs enfants contre les maladies infectieuses. A l’inverse, 13% des citoyens estiment que la vaccination devrait relever du libre choix des parents et ne pas être rendue obligatoire.
- Huit citoyens congolais sur 10 (81%) désapprouvent la performance de leur gouvernement dans l’amélioration des services de santé de base. o Seulement quatre sur 10 (40%) des répondants disent faire « partiellement » ou « beaucoup » confiance au Ministère de la Santé et de la Population.
Le Congo-Brazzaville s’est engagé à améliorer la qualité et l’accès aux soins de santé sur l’ensemble de son territoire. Cet engagement s’inscrit dans les priorités définies par le plan national de développement sanitaire et répond aux objectifs stratégiques du pays en matière de santé publique (Organisation Mondiale de la Santé, 2024a). En effet, le gouvernement, à travers la Politique Nationale de Santé (2018-2030), prévoit d’élaborer la carte sanitaire du pays et de rapprocher les soins de santé de qualité des citoyens.
Par ailleurs, nombreux défis freinent les efforts du gouvernement dans la fourniture de soins de qualité. La pénurie du personnel médical qualifié, aggravée par une inégale répartition du personnel existant avec une concentration dans les villes aux dépends des zones rurales, et l’insuffisance de financement des centres de santé sont des facteurs qui compliquent l’accès des citoyens à des soins de qualité et à des coûts abordables (Mapanga, 2024 ; Publiez Ce Que Vous Payez, 2016).
Cette dépêche rend compte d’un module spécial d’enquête inclus dans le questionnaire Afrobarometer Round 10 pour mettre en lumière les expériences et perceptions des citoyens sur les soins de santé et la couverture maladie.
D’après les résultats, la majorité des citoyens qui avaient eu recours à un centre de santé public au cours des 12 derniers mois jugent qu’il était difficile d’obtenir les soins nécessaires, et près de la moitié affirment avoir dû verser un pot-de-vin, offrir un cadeau ou rendre un service pour recevoir une attention médicale.
La majorité des usagers signalent également plusieurs problèmes structurels, notamment le coût non abordable des soins, les longues files d’attente, le mauvais état des infrastructures, le manque de médicaments ou de matériel médical, ainsi que l’absence du personnel.
Seulement environ une personne sur 14 disent disposer d’une couverture maladie, et une écrasante majorité des Congolais expriment une inquiétude de ne pas pouvoir accéder ou payer des soins en cas de maladie. En réponse à ces préoccupations, une large majorité d’entre eux estiment que le gouvernement devrait garantir un accès universel aux soins, même si cela devait entraîner une augmentation des impôts.
En matière de prévention, près de neuf citoyens sur 10 soutiennent l’obligation vaccinale des enfants contre les maladies infectieuses.
Globalement, la majorité des Congolais désapprouvent la performance du gouvernement en matière d’amélioration des services de santé de base, et seulement une minorité d’entre eux déclarent faire confiance au Ministère de la Santé et de la Population.
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