- Près de la moitié (47%) des Tunisiens disent avoir eu recours au service d’un centre de santé public au cours des 12 derniers mois. Ce taux a connu une hausse de 11 points de pourcentage depuis 2020 (36%).
- Parmi les Tunisiens qui ont fréquenté une clinique ou un hôpital public au cours des 12 derniers mois : o Plus de six répondants sur 10 (63%) disent que c’était « difficile » ou « très difficile » d’obtenir les soins ou services médicaux dont ils avaient besoin. o Environ deux personnes sur 10 (18%) déclarent avoir dû verser de pot-de-vin ou fait un cadeau ou une faveur à un employé de l’hôpital afin d’obtenir les soins ou services médicaux nécessaires. o La majorité des personnes signalent de longs temps d’attente (94%), le manque de médicaments ou de matériels (87%), le mauvais état des infrastructures (82%), l’absence d’un personnel médical (73%) et le coût élevé des soins (72%).
- La majorité (81%) des Tunisiens disent s’inquiéter « quelque peu » ou « beaucoup » de ne pas pouvoir obtenir ou se payer des soins médicaux en cas de maladie.
- Sept citoyens tunisiens sur 10 (70%) affirment disposer d’une couverture maladie. o Trois quarts (75%) des personnes qui possèdent une assurance maladie ont souscrit à une assurance nationale (53%) ou de la fonction publique (22%). Et sept sur 10 (72%) se disent satisfaites de leur service.
- Plus des trois quarts (77%) des répondants soutiennent que le gouvernement devrait assurer un accès universel aux soins de santé, même si cela implique une hausse des impôts.
- Concernant la vaccination, près de neuf Tunisiens sur 10 (88%) estiment que les parents devraient être obligés de faire vacciner leurs enfants contre les maladies infectieuses. En revanche, 11% des répondants considèrent que la vaccination devrait rester un choix personnel des parents et ne pas être imposée.
- Seulement 37% des citoyens approuvent la performance du gouvernement dans l’amélioration des services de santé de base. o Près de la moitié (47%) des Tunisiens disent faire « partiellement » ou « beaucoup » confiance au Ministère de la Santé.
L’accès aux soins de santé constitue un pilier fondamental du développement humain et du bien-être des populations. En Tunisie, l’évolution du système sanitaire au cours des dernières décennies a été marquée par des avancées notables, se traduisant par une augmentation du nombre de structures de santé. Le nombre de centres de soins de santé de base est passé de 1.730 en 1994 à 2.113 en 2023, tandis que le nombre de cliniques privées est passé de 82 en 2013 à 118 en 2023, et celui des services d’urgence de 183 en 2014 à une estimation de 191 en 2023 (Statistiques Tunisie, 2022). Le gouvernement a également commencé par améliorer les conditions de travail des professionnels de santé et réformer le financement du système (République Tunisienne, 2024). Quant à la vaccination, en 2017, la Tunisie a atteint des taux de couverture vaccinale de plus de 90% pour les vaccins préscolaires (Directinfo, 2017).
En parallèle, le système est confronté à des défis majeurs tels que des inégalités d’accès entre les zones urbaines et rurales, un manque de personnel qualifié, la dégradation des infrastructures et un financement insuffisant (Briki, 2022).
Cette dépêche met en lumière les expériences et perceptions des Tunisiens concernant les soins de santé.
Selon les résultats de la plus récente enquête d’Afrobarometer, près de la moitié des Tunisiens déclarent avoir eu recours à un établissement de santé public au cours des 12 derniers mois, une augmentation notable depuis 2020. Toutefois, de nombreux défis subsistent pour accéder aux soins médicaux, y compris des longs temps d’attente, le manque de médicaments, les infrastructures défaillantes, l’absence de personnel médical et le coût élevé des soins.
Pour ce qui est de l’accès à une couverture maladie, la plupart des Tunisiens déclarent en posséder, principalement via un service d’assurance national ou public. Néanmoins, la grande majorité des citoyens disent s’inquiéter de ne pas pouvoir obtenir ou se payer des soins médicaux en cas de besoin, et ils soutiennent l’accès universel aux soins de santé, même si cela nécessite une hausse des impôts.
Par ailleurs, la grande majorité des Tunisiens se disent favorables à la vaccination obligatoire des enfants pour lutter contre les maladies infectieuses.
Enfin, près de la moitié des citoyens déclarent faire confiance au Ministère de la Santé, mais une proportion moindre approuvent la performance du gouvernement en matière d’amélioration des services de santé de base.
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