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Key findings
  • Des écarts notables existent entre les sexes au Congo-Brazzaville : o Les femmes sont moins susceptibles que les hommes d’avoir suivi un enseignement secondaire (47% contre 52%). o Les femmes sont moins nombreuses que les hommes à posséder des biens tels qu’un téléphone portable (80% contre 84%), un compte bancaire (19% contre 27%) et une voiture ou moto (6% contre 13%). o Les femmes sont moins susceptibles que les hommes de dire qu’elles ont le contrôle sur la façon dont l’argent du ménage est dépensé (38% contre 44%).
  • Près de la moitié (47%) des Congolais – dont 58% d’hommes – estiment que les hommes devraient avoir la priorité sur les femmes en matière d’embauche.
  • En revanche, une large majorité (84%) des citoyens estiment que les femmes et les hommes devraient avoir les mêmes droits en matière de possession et d’héritage de terres.
  • De même, plus des trois quarts (77%) des Congolais estiment que les femmes devraient avoir les mêmes chances que les hommes d’être élues à des postes politiques, bien que les hommes soient moins susceptibles que les femmes d’approuver l’égalité des sexes en politique (69% contre 84%). o Un tiers des personnes interrogées affirment qu’une femme qui se présente à une élection risque d’être critiquée ou harcelée (34%) et d’avoir des problèmes avec sa famille (33%).
  • Une faible majorité (53%) des citoyens estiment que le gouvernement congolais fait un « assez bon » ou un « très bon » travail en matière de promotion de l’égalité des droits et des chances pour les femmes, mais presque autant (47%) ne sont pas d’accord. o Plus de six personnes sur 10 (62%) estiment que le gouvernement devrait faire « un peu plus » ou « beaucoup plus » pour promouvoir les droits et les opportunités des femmes.
  • La rareté des femmes à des postes gouvernementaux influents est considérée comme le problème le plus important en matière de droits des femmes auquel les citoyens disent que leur gouvernement et leur société doivent s’attaquer.

Depuis la signature du Protocole de Maputo en 2004, le Congo-Brazzaville s’est efforcé de  promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes par diverses mesures,  notamment une politique nationale de genre mettant l’accent sur l’égalité des sexes dans  l’éducation et un plan d’action national révisé donnant la priorité à une gouvernance et à  des opportunités économiques égalitaires (Protocol Watch, 2024 ; Ligue Internationale des  Femmes pour la Paix et la Liberté, 2024). En 2021-2022, le gouvernement a adopté une loi  visant à protéger les femmes contre la violence domestique et le harcèlement sexuel sur le  lieu de travail (Banque Mondiale, 2023). 

Malgré ces efforts, l’égalité des sexes reste une aspiration lointaine (Bertelsmann Stiftung,  2024 ; Banque Mondiale, 2024). L’Indice d’Inégalité de Genre 2022 classe le Congo Brazzaville au 144e rang sur 166 pays, notant que les femmes n’occupent que 16% des sièges  parlementaires et sont à la traîne des hommes en matière d’éducation et de participation  au marché du travail (Programme des Nations Unies pour le Développement, 2022). 

Le Rapport sur le Développement Durable 2024 indique une stagnation face aux principaux  défis restants sur la voie de l’Objectif de Développement Durable (ODD) No. 5 des Nations  Unies, « Réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles » (Sachs,  Lafortune,k & Fuller, 2024). 

Cette dépêche rend compte d’un module d’enquête spécial inclus dans le questionnaire  Afrobarometer Round 9 pour explorer les expériences et les perceptions des Africains en  matière d’égalité des sexes dans le contrôle des actifs, l’embauche, la propriété foncière et  le leadership politique. 

D’après les résultats, les femmes sont moins bien loties que les hommes en termes de niveau  d’instruction, de propriété de biens et d’autonomie financière au Congo-Brazzaville. Si une  large majorité d’entre elles approuvent l’égalité des sexes en matière de propriété foncière  et de politique, près de la moitié estiment que les hommes devraient avoir la priorité en  matière d’emploi. 

Les citoyens sont divisés dans leurs évaluations de la performance du gouvernement en  matière de promotion de l’égalité des droits et des opportunités pour les femmes, mais une  nette majorité d’entre eux estiment que des efforts accrus sont nécessaires. 

Margaret Eduonoo

Margaret Eduonoo is a PhD student and graduate teaching assistant in the Department of Political Science, University of Florida.