- Près de la moitié (47%) des jeunes béninois (âgés de 18 à 35 ans) ont un niveau d’études secondaires ou post-secondaires, contre 26%-32% parmi les générations plus âgées.
- Mais les jeunes citoyens sont également plus susceptibles que leurs aînés d’être au chômage : 29% d’entre eux déclarent ne pas avoir d’emploi et être à la recherche d’un emploi, contre 16%-23% des adultes d’âge moyen.
- L'insuffisance de l'approvisionnement en eau et des infrastructures sont les problèmes les plus importants que les jeunes citoyens considèrent comme devant être résolus par leur gouvernement. La gestion de l'économie, l'électricité et le chômage complètent les cinq principales priorités des jeunes interrogés.
- Concernant ces priorités, les jeunes citoyens attribuent à leur gouvernement des notes mitigées quant à la performance de son travail : Si 62% approuvent les efforts du gouvernement en matière d’infrastructures, notamment l’entretien des routes et des ponts, moins de la moitié estiment qu’il fait « assez bien » ou « très bien » dans la fourniture de services d’eau et d’assainissement (46%), la gestion de l’économie (40%) et la fourniture fiable d’électricité (49%). Seuls 18% approuvent sa performance en matière de création d’emplois.
- Une faible majorité (55%) des jeunes béninois estiment que le pays va dans « la bonne direction ». Leurs aînés (65%-66%) sont un peu plus nombreux à affirmer cela. o Cependant, 51% des jeunes perçoivent l’économie nationale et leurs conditions de vie personnelles comme « assez mauvaises » ou « très mauvaises ». Moins de la moitié (46%) s’attendent à une amélioration des conditions économiques au cours de l’année à venir.
- Bien que les jeunes béninois déclarent participer massivement aux activités politiques et civiques, ils sont moins nombreux que leurs aînés à voter, à assister aux réunions communautaires, à s'associer pour soulever des problèmes et à dialoguer avec les élus. Sur la plupart de ces indicateurs, la participation des jeunes a diminué au cours de la dernière décennie.
Avec un âge médian d’environ 18 ans, le Bénin possède tout le potentiel et les défis d’une population extrêmement jeune (Banque Mondiale, 2021). Transformer sa richesse démographique en développement économique et social nécessitera de relever de nombreux défis.
Dans un contexte de pauvreté généralisée et d’un Indice de Développement Humain « faible », le pays est confronté à de faibles résultats scolaires et au problème central du manque d’opportunités, ce qui expose sa jeunesse à un risque accru d’influence de groupes criminels et extrémistes actifs au Mali, au Nigéria, au Niger et au Burkina Faso voisins (Rougeaux & Agbeshie, 2024 ; Banque Mondiale, 2021 ; UNICEF, 2025).
En collaboration avec ses partenaires de développement, le Bénin a mis en œuvre diverses initiatives visant à stimuler la formation et l’emploi des jeunes (Adegbola et al., 2020). Le programme Azôli de l’Agence Nationale pour l’Emploi en est un exemple. Dans le cadre du Projet d’inclusion des jeunes, ce programme vise à garantir un emploi pour 25.000 jeunes vulnérables (Banque Mondiale, 2024a).
Malgré ces initiatives, l’insertion professionnelle reste un défi pour la plupart des jeunes béninois : alors que le chômage officiel est inférieur à 2%, le sous-emploi était estimé à 72% en 2020/2021, et neuf travailleurs sur 10 étaient employés dans le secteur informel (Banque Mondiale, 2024b).
L’enquête Afrobarometer (Round 9, 2022) fournit des informations précieuses sur les expériences et les perceptions des jeunes béninois. Les résultats indiquent que, si les jeunes sont plus instruits que leurs aînés, ils sont également plus susceptibles d’être au chômage.
Leurs principales priorités en matière d’action gouvernementale sont l’approvisionnement en eau, les infrastructures/routes et la gestion de l’économie, suivis par l’électricité et le chômage. Ils estiment que leur gouvernement est performant en matière de maintenance des infrastructures et routes, moins performant en matière de fourniture de service d’eau et d’assainissement, de gestion économique et de fourniture fiable d’électricité, et médiocre en matière de création d’emplois.
Plus de la moitié des jeunes pensent que le pays évolue dans la « bonne direction », mais ils sont moins nombreux à approuver la situation économique ou à s’attendre à une amélioration dans un avenir proche.
Malgré leur insatisfaction, les jeunes citoyens sont moins susceptibles que leurs aînés de participer aux processus de changement politique et civique.