- Une majorité écrasante (86%) de Burkinabè déclarent que les parents ont « parfois » ou « toujours » raison de recourir à la force physique pour discipliner leurs enfants. o Le recours aux châtiments corporels est davantage soutenu par les résidents urbains (90%) et les citoyens pauvres (91%) que par leurs homologues ruraux et aisés.
- Deux tiers (65%) des répondants disent que le recours à la force physique pour sanctionner les enfants n'est pas très courant dans leur communauté.
- La plupart des citoyens affirment que les cas de mauvais traitements et de négligence envers les enfants (73%) et de non-scolarisation des enfants (70%) sont peu fréquents au sein de leur communauté. o Les résidents ruraux et les citoyens en situation de précarité économique sont plus susceptibles que les répondants urbains et aisés de considérer la maltraitance et négligence des enfants et les cas d’enfants non-scolarisés comme des phénomènes très courants.
- De fortes majorités affirment que des ressources sont disponibles dans leur communauté pour aider les enfants maltraités et négligés (71%), les enfants portant un handicap physique (69%) et les enfants et adultes souffrant de problèmes mentaux ou émotionnels (65%). o Les citoyens pauvres et ceux qui vivent dans des zones rurales sont moins susceptibles que leurs concitoyens plus aisés et urbains de déclarer que des services d'aide aux enfants vulnérables sont disponibles dans leur communauté.
- Plus de la moitié (55%) des Burkinabè se disent insatisfaits de la performance gouvernementale en matière de protection et de promotion du bien-être des enfants vulnérables.
Le Burkina Faso a ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant en 1990 et a depuis mis en œuvre un large éventail de politiques et de programmes visant à concrétiser son engagement à protéger les droits et le bien-être des enfants, avec un certain succès. Par exemple, le pays a enregistré une réduction des mariages de jeunes femmes de moins de 18 ans de 52% en 2015 à 38% en 2021, une hausse des niveaux de vaccination des enfants et une baisse des taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans de 74% entre 2003 et 2021 (Exemplars News, 2022). Le taux brut de scolarisation au primaire (74,4%) durant l’année scolaire 2022/2023 était non négligeable, avec cependant un taux d’achèvement plus faible (54,6%) (LeFaso.net, 2023).
Cependant, des enjeux tels que ceux liés au travail des enfants, à la pauvreté et à l’accès limité à l’éducation continuent d’affecter de nombreux enfants burkinabè (Département du Travail des Etats-Unis, 2023 ; UNICEF, 2023). En 2018, 47% des enfants dans les zones de production de coton travaillaient comme ouvriers, dont 26% effectuaient des travaux dangereux (Organisation Internationale du Travail, 2023). Par ailleurs, le Burkina Faso est au cœur d’une crise sécuritaire au Sahel qui a entraîné le déplacement de plus de 2 millions de citoyens, dont 52% sont des enfants (UNICEF, 2023).
Cette dépêche rend compte d’un module d’enquête spécial inclus dans le questionnaire du Round 9 d’Afrobarometer (2021/2023) qui vise à explorer les attitudes et les perceptions des Africains en matière de bien-être des enfants.
Une écrasante majorité de Burkinabè considèrent qu’il est acceptable de faire usage de la force physique pour discipliner les enfants, bien que la plupart des citoyens déclarent que cette pratique n’est pas très courante dans leur communauté. La majorité des citoyens déclarent également que la maltraitance et la négligence des enfants ainsi que la non scolarisation des enfants sont des problèmes peu fréquents dans leur communauté.
De fortes majorités affirment que des ressources sont disponibles dans leur communauté pour aider les enfants maltraités et négligés, les enfants portant un handicap physique et les enfants et adultes souffrant de problèmes mentaux ou émotionnels.
Cependant, plus de la moitié des Burkinabè attribuent une mauvaise note à leur gouvernement pour ce qui est de sa performance en matière de protection et de promotion du bien-être des enfants vulnérables.